Ministère de la Culture : pour une meilleure rémunération des photographes

La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a présenté lundi plusieurs propositions pour une meilleure rémunération des photographes, après concertation avec les représentants de la profession. Le ministère de la Culture souhaite notamment que le versement des aides à la presse soit bloqué si les délais de paiement des photojournalistes ne sont pas respectés, avec des "conventions cadres en faveur des photojournalistes et de leurs agences", a affirmé Mme Nyssen lundi à l'ouverture des Rencontres de la photographie d'Arles. "Au 1er avril, cette année, on comptait près d'un demi-million d'euros de factures impayées, avec un délai de paiement allant jusqu'à 174 jours", a-t-elle souligné. Les photographes devraient également être rémunérés systématiquement quand leurs photos sont exposées avec "un nouveau système" proposé d'ici le mois d'octobre. "Il n'est plus acceptable que les artistes ne soient plus rémunérés par les institutions et manifestations culturelles qui présentent leurs œuvres. Ce fut la pratique pendant des années. J'estime qu'elle n'a plus sa place", a martelé Françoise Nyssen. Les Rencontres d'Arles ont montré la voie cette année, en versant une rémunération à tous les photographes exposés, s'est félicitée la ministre. "Faire le choix d'être artiste ne doit pas, dans ce pays, signifier systématiquement faire des sacrifices", a souligné Mme Nyssen. Chaque photographe devrait aussi pouvoir "choisir ou non de revendre ses images à des groupes de presse sans passer par l'agence photographique qui l'accompagne". La ministre souhaite également "qu'une discussion s'ouvre" entre les agences de photographes et les agences de presse, pour que les photographes soient rémunérés selon les supports de diffusion, notamment dans les cas où une photo est utilisée à la fois pour un support papier et pour un support numérique". Enfin, le ministère veut ouvrir un chantier "relatif aux conditions de travail des agences de presse (...) qu'elles puissent exercer leur activité dans des règles de concurrence loyale et au bénéfice d'une meilleure visibilité pour les photographes". De nombreux photographes ont lancé un cri d'alarme lundi dans Libération, dans une tribune signée par des indépendants ou membres d'agences et de collectifs (Raymond Depardon, Bernard Plossu, Françoise Huguier, l'agence Myop, le collectif Tendance Floue). "La photographie ne s'est jamais aussi bien portée en France, les photographes jamais aussi mal", regrettent les signataires de la tribune, demandant notamment des aides à la création et à la production pour les photographes. (avec l’AFP)

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