Non au crédit sur la publicité, oui à des états généraux des médias, réclament 7 médias indépendants

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On en parle. Les médias y voient une planche de salut. Le Gouvernement y réfléchit. D’autres disent non. Sept médias indépendants se sont en effet opposés dans une tribune publiée vendredi au crédit d'impôt sur la publicité, l'une des pistes qu'étudie le gouvernement pour aider les médias, proposant plutôt des "états généraux des médias". Alors que les recettes publicitaires de nombreux médias ont touché le fond, ce crédit d'impôt pour les annonceurs sur leurs dépenses de communication est réclamé par les chaînes de télévision, les journaux et radios. La députée LREM Aurore Bergé, rapporteuse générale du projet de loi relatif à la communication audiovisuelle, l'a présenté début avril comme une mesure "transitoire" qui enclencherait un "cercle vertueux". Le ministre de la Culture Franck Riester a indiqué jeudi devant des sénateurs que ses services "étudiaient ce dispositif qui faisait sens pour tirer la croissance et la consommation", tout en rappelant que les demandes d'aides étaient nombreuses et concernaient tous les secteurs de l'économie.

"Nous nous opposons fermement à cette proposition qui, si elle était appliquée, représenterait une distorsion de concurrence inacceptable", ont rétorqué vendredi les sites Reporterre, Là-bas si j'y suis, Le Média, Frustration, Le Vent se lève, Next INpact et Arrêt sur images. Ces médias indépendants, "reposant pour leur travail sur les ressources que nous apportent nos lectrices et lecteurs par leurs dons ou par leurs abonnements", proposent "des états généraux des médias" plutôt "qu'une subvention de plus". Ils réfléchiront "à l'indépendance des sociétés de journalistes", "à la création d'un fonds de soutien équitable à la presse gérée par une instance indépendante du gouvernement", et "à une loi interdisant la possession de plusieurs médias".

"Depuis des années, nous nous battons pour une information libre (...) nous critiquons la presse dominante, qui est massivement détenue par des banques, opérateurs des télécoms, entreprises du luxe et autres entreprises d'armement", poursuivent ces médias. "Non contente de bénéficier de subventions d'État, qui pouvaient avoir un sens à une époque antérieure, elle continue à se reposer sur la publicité", déplorent-ils. "Dans la situation extraordinaire que traverse en ce moment le monde, nous pensons qu'il faut que l'univers médiatique saisisse lui aussi la chance d'un renouveau pour ne pas répéter les errements d'un passé qui nous a conduits à la crise actuelle", concluent-ils.

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