NRJ Group fait condamner Fun Radio pour manipulation des audiences radio

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Dans un communiqué lundi, NRJ Group annonce que la radio concurrente « Fun Radio et Métropole Télévision venant aux droits de la société Ediradio-RTL » a été condamnée à verser aux sociétés du groupe radiophonique fondé par Jean-Paul Baudecroux la somme de plus de 10,3 millions € de dommages et intérêts pour avoir diffusé des messages à l’antenne de la matinale de Fun Radio « ayant manipulé la mesure des audiences » des stations de radios par Médiamétrie. Selon NRJ Group, en effet, ces messages diffusés en 2015 et 2016 auraient permis à Fun Radio de faire progresser « artificiellement » ses audiences, ce qui avait « eu pour effet d’augmenter ses revenus au détriment des radios du groupe NRJ en particulier », pointe le communiqué.

En juin 2016, cinq groupes de radio accusaient Fun Radio d'avoir gonflé ses mesures d'audience en conseillant à ses auditeurs de mentir aux enquêteurs de Médiamétrie. Ainsi, pour eux, l’animateur Bruno Guillon encourageait-il ses auditeurs, en cas d'appel de Médiamétrie, à répondre qu'ils écoutaient la station toute la journée et exclusivement. Les 5 groupes, alors, avaient dénoncé ce qu'ils considéraient comme des hausses anormales de part d'audience et de durée d'écoute de Fun Radio, alors qu'il n'y avait pas eu de changement de grille. Après enquête, Médiamétrie avait décidé de ne pas publier les résultats d'audience de Fun Radio pour le deuxième trimestre 2016 et la période estivale, et de corriger les mesures du premier trimestre. Avant que Médiamétrie ne soit contraint en septembre 2016 par la Cour d’appel de Paris de publier Fun Radio dans les résultats de toutes les prochaines vagues d'audience « dans les mêmes conditions que les autres radios », était-il expliqué alors.

Une procédure d’appel à l’étude

Fun Radio n’a pas manqué lundi soir de réagir. La station souligne que son animateur de l’époque avait prononcé ces messages « sans aucune intention de manipuler les résultats d’audience, dans le sillage d’une pratique de marché qui était largement répandue sur le marché de la radio à l’époque des faits, de février 2015 à juin 2016 ». Fun Radio relève par ailleurs de « nombreuses erreurs d’analyse dans ce jugement, qui est d’ailleurs en totale contradiction avec les conclusions auxquelles était parvenu un juge d’instruction saisi d’une plainte déposée par NRJ sur les mêmes faits ». Ainsi, celui-ci avait-il, selon Fun Radio, rendu une ordonnance de non-lieu le 14 mars 2022 « dont la motivation bat en brèche toutes les accusations formées par NRJ : elle confirme que les messages de son animateur étaient prononcés sur un ton humoristique et spontané, sans aucune intention de manipuler les résultats d’audience ». Pour la station à l’époque propriété de RTL Group et aujourd’hui celle du groupe M6, « bien que ces faits soient très anciens et que tant NRJ que M RADIO n’aient pas obtenu satisfaction sur l’entièreté de leurs demandes, une procédure d’appel de cette décision est à l’étude ». Quoi qu’il en soit « les conséquences financières de cette décision seront intégralement prises en charge par RTL Group et non par le Groupe M6 qui a acquis Fun Radio postérieurement à ces faits », souligne le communiqué.

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