Un partisan de Trump remanie la direction des médias publics américains

Voice of America

Un allié du président Donald Trump a complètement remanié la direction des médias publics américains comme Voice of America ou Radio Free Europe, faisant craindre une politisation de l'information diffusée sur ces radios et chaînes de télévision créées pour promouvoir les idéaux de la liberté et de la démocratie dans le monde. Les dirigeants de Voice of America (VOA), Radio Free Europe/Radio Liberty, Radio Free Asia, Al Hurra ou encore Radio Marti, ont tous démissionné ou été limogés ces derniers jours par Michael Pack, le nouveau directeur de l'organisme qui les supervise (USAGM), selon des élus du Congrès.

La directrice de VOA Amanda Bennett et son adjoint Sandy Sugawara, deux journalistes expérimentés, ont annoncé lundi leur démission alors que M. Pack, un proche de l'ex-directeur de campagne du président, Steve Bannon, s'apprêtait à prendre ses fonctions. Mercredi, M. Pack, a renvoyé les dirigeants des autres médias et dissous les comités de surveillance de ces organisations. Agence supposée être indépendante, financée par des fonds fédéraux mais structurée pour fournir des informations « objectives et exactes » aux pays privés d'une presse indépendante, l'USAGM n'a pas répondu aux questions de l’AFP.

Mais plusieurs élus démocrates se sont émus de ce remaniement, craignant une mainmise sur ces médias par Donald Trump qui dénonce régulièrement la presse américaine. « Michael Pack a confirmé qu'il a pour mission politique de détruire l'indépendance de l'USAGM et d'affaiblir son rôle historique », a ainsi déclaré le sénateur démocrate Bob Menendez. Pour Janet Steele, spécialiste de diplomatie publique à la George Washington University, ces limogeages « confirment les pires craintes de ceux qui pensaient que la nomination de Michael Pack faisait partie des efforts pour faire de l'USAGM un outil de propagande internationale pour l'administration Trump ».

En avril, la Maison Blanche avait accusé VOA de propager la « propagande » chinoise sur la pandémie de coronavirus et interdit aux conseillers de l'exécutif en matière de santé d'accorder des entretiens à ses journalistes. « Ce genre d'ingérence politique flagrante a toujours été la norme dans les pays en développement », a indiqué Mme Steele. « Mais pas aux Etats-Unis ».

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