Photos de presse : l’agence Ciric ferme ses portes

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L’agence photographique Ciric a été fermée par sa maison mère, le groupe Bayard Presse, a annoncé mardi un collectif de photographes qui dit craindre pour l'exploitation de plus de trois millions de clichés, un fonds constitué sur plus de 60 ans. "Sans aucun dialogue avec les photographes, la direction a fait savoir par un simple courriel, le 24 novembre, que Ciric fermait au 1er décembre 2020", affirme dans un communiqué un collectif de photographes collaborant avec l'agence, spécialisée dans l'information religieuse et sociale. Cette fermeture conduit "la direction à envisager l'arrêt de l'exploitation, voire la destruction matérielle de plus de trois millions de clichés, un fonds inestimable créé pendant plus de 60 ans", s'alarment les signataires. Sollicité par l'AFP, le groupe Bayard précise que "le fonds photographique reste accessible" tandis que "les archives sont conservées et à disposition (...) des photographes pour ceux d'entre eux qui les avaient confiées au Ciric". "On ne nous a rien demandé : nous ne savons pas qui distribue et vend les photos" apportées par les photographes, "nous sommes dans le noir total", réagit auprès de l'AFP la photographe Brigitte Cavanagh, l'une des signataires. Le fonds de Ciric comprend au total des "centaines de milliers de documents photographiques" issus "d'archives de congrégations religieuses internationales depuis 1945", "du groupe de presse Malesherbes Publication (La Vie) et d'une agence photo romaine spécialisée sur le Vatican", détaille le collectif.

En jeu, le "devenir (des) archives" et le "règlement des droits d'auteur dus et non payés depuis plusieurs mois", dénoncent les photographes, qui pointent "l'absence de considération" pour leurs "droits patrimoniaux et d'auteur". Le collectif appelle au soutien du monde de la culture et des médias pour obtenir "de larges discussions avec Bayard Presse en vue de sauver l'agence" ou "à défaut, de sauver le fonds photo et le maintenir accessible". La fermeture du Ciric et du studio éditorial de Montrouge est une conséquence de la "grave crise industrielle et économique" que traverse Bayard Service, filiale du groupe Bayard. Le "déclin constant et le déficit financier" des ventes de photos religieuses "n'étai(en)t plus supportable(s)" pour cette filiale, justifie le groupe.  Cela "témoigne une fois de plus de la situation de la photographie de presse aujourd'hui : chute des tarifs et difficultés à maintenir des activités pourtant indispensables", déplorent pour leur part les photographes.

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