Le pléonasme Social Radio

Après la Social TV, la Social radio ? RTL lance ce lundi une nouvelle présentation de son site internet rtl.fr, "au carrefour de la radio, du web et du social". Concrètement, l'auditeur pourra désormais, à partir d'une même page internet, suivre en direct le flux audio ou vidéo de l'antenne et réagir sur Facebook, Twitter ou en s'inscrivant sur le site internet. A côté de cette "conversation sociale", il aura également accès aux contenus (bonus éditoriaux, commentaires, coulisses...) postés depuis les comptes officiels de la radio. Cette initiative de RTL, qui existe sous différentes formes chez d'autres stations, souligne la montée en puissance d'une pratique souvent évoquée pour la télévision mais qui est inscrite dans l'ADN de la radio, média très souvent en direct, à la différence du petit écran. "On parle de Social TV et on ne parle pas de Social Radio parce que c'est un pléonasme. La radio n'a pas attendu Twitter et Facebook pour être sociale, elle a toujours donné la parole aux auditeurs. Ce sont juste des outils supplémentaires", estime Joël Ronez, le directeur nouveaux médias de Radio France. Habitués à jongler avec les appels et les SMS des auditeurs, les animateurs, les présentateurs ou les producteurs d'émissions radio ont rapidement vu l'intérêt de Twitter et Facebook qui permettent à chacun de rebondir et où les publications sont instantanément visibles par tous. Radio France a même développé un instrument pour suivre l'activité et les sujets du moment sur ce réseau social.

Pour sa part, depuis la rentrée, fin août, le site internet d'Europe 1 permet, pour certaines de ses émissions filmées et diffusées en direct sur internet (matinale, « Les pieds dans le plat », « Europe midi » et « Des clics et des claques »), de visualiser sur l'écran les commentaires en provenance des réseaux sociaux. La Social radio est dopée par la radio filmée et diffusée en direct sur le net. Ce nouvel axe de développement stratégique permet de générer des revenus publicitaires additionnels et des reprises à la télévision. Le déploiement en cours de la 4G promet de décupler les possibilités vidéo de l'internet mobile.

Et l'audience ?

Côté audience, l'apport des réseaux sociaux est difficilement quantifiable pour l'instant, selon les observateurs. Tristan Jurgensen, directeur général de RTLnet, mesure le taux de personnes cliquant sur un lien vers le site internet de la radio depuis Twitter et Facebook. "Il est en progression et se situe, en moyenne, entre 5 et 10%, alors qu'au début il était inférieur à 3%", précise-t-il. Europe 1 préfère ne pas communiquer sur le sujet, tandis qu'à Radio France, on estime, en moyenne, que 3 à 8% de l'audience de ses sites internet provient des réseaux sociaux. Certains vont encore plus loin. NRJ a très tôt intégré les réseaux sociaux à différents niveaux en s'appuyant sur des émissions et des animateurs très populaires chez les jeunes, comme Cauet qui compte près d'un million de "followers". Parmi les initiatives de NRJ: titres demandés via Facebook ou Twitter, repas organisés entre les animateurs et leurs fans ou web radios reprenant uniquement les chansons partagées sur les réseaux sociaux.

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