PQR : La Marseillaise en dépôt de bilan

Fondé clandestinement pendant la Résistance en 1943 et resté proche du parti communiste, le quotidien régional La Marseillaise a annoncé mercredi son dépôt de bilan. Le destin de ce concurrent de La Provence, propriété de Bernard Tapie, et de Midi Libre dans les six départements où il est diffusé (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse, Hérault et Gard), est entre les mains du tribunal de commerce. Une audience doit se tenir le 28 novembre, a indiqué le greffe. Le journal avait déjà été placé en redressement en novembre 2014, jusqu'à son rachat en avril 2015 par les Editions des Fédérés, dirigées par Pierre Dharréville, secrétaire départemental du Parti communiste. Il veut à nouveau demander un redressement. Sinon, la liquidation menace. Dans un courrier interne, consulté par l'AFP, les dirigeants se sont alarmés des pertes financières, qui devraient en 2016, pour la deuxième année consécutive, dépasser le million d'euros. La Marseillaise, qui emploie 117 salariés dont 57 journalistes, souligne avoir gagné 15% d'abonnés depuis sa nouvelle formule sortie en mars 2016. "Notre journal continue de paraître", soulignent ses dirigeants dans un message aux lecteurs mercredi. Le quotidien ne déclare pas le chiffre de ses ventes ni son tirage, qui tourne, selon une source proche de l'entreprise, autour des 10 à 15 000 exemplaires. Le quotidien dit pâtir de recettes publicitaires trop faibles, et du fait qu'il ne soit pas adossé à un grand groupe. Le premier numéro de la Marseillaise, est sorti le 1er décembre 1943, tiré à 5.000 exemplaires, pour "regrouper les patriotes, transmettre les vraies nouvelles". A la libération de la cité phocéenne en août 1944, "la Marseillaise de la victoire" était vendue à la criée sur le Vieux-Port, à deux pas de l'immeuble qui abrite toujours la rédaction et l'imprimerie. Communiste pur et dur à ses débuts, le journal avait ouvert sa ligne éditoriale à la fin des années 90.

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