Premier rapport défavorable pour la fusion TF1-M6, mais la bataille continue
Nicolas de Tavernost, dirigeant de M6, a annoncé mardi qu’un premier rapport a été rendu par les services d’instruction de l’Autorité de la concurrence concernant le projet de fusion entre TF1 et M6. Et ce dernier n’est « pas favorable ». En cause, « des problèmes de concurrence significatifs » dans la publicité télévisuelle et des « remèdes » envisagés pour y remédier qui « ne permettraient pas de bâtir un projet industriel cohérent" et conduiraient les chaînes à renoncer à leur projet. Les chaînes entendent toutefois "maintenir le projet tel qu'il a été présenté" et répondre à l'institution dans un délai de trois semaines, a indiqué le président du directoire de M6, proposé comme futur PDG du nouvel ensemble.
Une fusion à grande échelle
Un regroupement de TF1 et de M6 donnerait naissance à un géant français sur le marché des droits audiovisuels, de la distribution de chaînes et de la publicité télévisuelle, avec environ 75% du chiffre d'affaires français de ce dernier secteur. Annoncé en mai 2021, ce projet est censé être finalisé début 2023, après avoir également reçu l'accord de l'Arcom (ex-CSA), prévu pour novembre. Les deux groupes ont déjà commencé à se mettre en ordre pour permettre leur fusion. Ils ont notamment annoncé la cession des chaînes TFX et 6ter au groupe Altice et la libération de la fréquence TNT de Paris Première pour se conformer à la réglementation sur la concentration des médias. TF1 s'est, de son côté désengagé d'un certain nombre d'activités liées au marketing et à la presse en ligne.
Les parties concernées seront auditionnées par le collège de l'Autorité de la concurrence les 5 et 6 septembre, ont précisé dans des communiqués les groupes Bouygues, premier actionnaire de TF1, et RTL, qui possède M6. La décision finale attendue en octobre reviendra à ce collège, qui n'est pas tenu de suivre l'avis des services d'instruction.
