Presstalis : Eric Fottorino demande l'ouverture d'une enquête parlementaire

Le cofondateur de l’hebdomadaire Le 1 et ex-directeur du Monde Eric Fottorino a demandé mercredi l'ouverture d'une enquête parlementaire sur le naufrage de Presstalis, le principal distributeur de journaux en France. Presstalis était (de nouveau) au bord du gouffre avant qu'un protocole d'accord ne soit signé en mars, impliquant de lourds versements des éditeurs de presse et de l'Etat, pour le sauver. "Puisque rien ne bouge, nous demandons l'ouverture sans délai d'une commission parlementaire, qui fera la lumière sur ce scandale français", souligne M. Fottorino dans le numéro du Un paru mercredi, qui consacre une longue enquête à Presstalis. En outre, le SAEP, syndicat représentant des petits éditeurs de presse indépendants, a indiqué à l'AFP avoir déposé mardi des recours auprès de la Cour d'appel de Paris contre les mesures exceptionnelles pour sauver Presstalis récemment décidées par le Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP) et validées par l'Autorité de régulation de la distribution de la presse (ARDP). Des éditeurs membres du SAEP ont en outre porté plainte auprès du parquet de Paris en mars pour "faux bilan" contre la Coopérative de distribution des magazines, principal actionnaire de Presstalis. Le sénateur PS David Assouline, soutenu par trois associations de diffuseurs et d'éditeurs, avait déjà suggéré en février l'ouverture d'une enquête parlementaire sur la situation de Presstalis. La dirigeante du distributeur, Michèle Benbunan, a présenté en février le premier volet d'un plan de sauvegarde de l'emploi, qui pourrait entraîner la suppression de 200 à 300 postes, soit jusqu'au quart des effectifs (1.200 personnes au total en incluant les dépositaires). Pour financer cette restructuration, qui devrait également inclure des cessions d'activités, et permettre le redressement financier de l'entreprise, les journaux et magazines vont devoir verser à Presstalis 2,25% de leurs recettes durant 5 ans, parmi les mesures exceptionnelles récemment actées par le CSMP et l'ARDP. L'Etat va, quant à lui, prêter 90 millions d'euros.

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