Presstalis : repasser dans le vert en 2019, l'objectif de Michèle Benbunan

"La distribution de la presse est loin d'être morte", a assuré la dirigeante de Presstalis Michèle Benbunan, après avoir dressé devant les députés mercredi un portrait très sombre de la situation du distributeur de journaux, qui vient de boucler un plan de départs de 230 personnes. Arrivée fin 2017 à la tête du distributeur au bord du gouffre, Mme Benbunan a trouvé une situation pire que ce à quoi elle s'attendait, a-t-elle affirmé aux députés de la commission des affaires culturelles. "En 2012 (date du dernier plan de sauvetage, ndlr) la situation était grave mais moins grave qu'en 2017. Les mesures ont été un total échec", avec un schéma directeur informatique coûteux "qui ne fonctionne pas", un plan social de 100 millions d'euros pour faire partir 900 personnes et une nouvelle organisation "plus chère que la précédente". Les premières mesures de relance sont en cours, a-t-elle développé : deux plans sociaux ont été bouclés et verront partir 230 personnes entre juin et septembre, un "plan d'économies drastiques" a été mis en place, ainsi qu'un redimensionnement de l'informatique et un renouvellement quasi-intégral de l'équipe de direction. En 2017, Presstalis accusait un déficit opérationnel de 24 millions d'euros, outre un endettement de 300 millions d'euros. Le plan de redressement prévoit une contribution des éditeurs de presse (2,25% des recettes pendant 5 ans) et un prêt de l'État de 90 millions d'euros qui sera remboursé dans 5 ans, a assuré Michèle Benbunan.   D'autres mesures "sont en cours" et la dirigeante prévoit une perte d'exploitation de 9 millions d'euros en 2018 avant de repasser dans le vert en 2019 avec une prévision de bénéfice de 10 millions d'euros.

Une gamme de titres plus ciblées pour les supermarchés et commerces spécialisés

L'entreprise a été confrontée au premier semestre à deux autres difficultés : l'effondrement du cours du vieux papier, car elle revend les journaux et magazines invendus, et une "très forte baisse de l'activité", du fait de la neige et des grèves de la SNCF, qui a vu les points de vente autour et dans les gares accuser "une baisse très significative", a-t-elle regretté. En outre, deux éditeurs sont partis et d'autres préavis de départs sont en cours. Malgré ce sombre tableau, Michèle Benbunan est restée positive, estimant qu'il n'y avait "pas de fatalité" à se dire que la presse papier va continuer à chuter et qu'il y avait "des opportunités à saisir" avec les supermarchés et commerces spécialisés, en leur proposant une gamme de titres plus ciblée que ce qui est actuellement possible. L'intégalité de l'audition disponible ici.

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