Rachat de La Provence : Xavier Niel conteste la validation du rachat par CMA CGM

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Le feuilleton judiciaire opposant Xavier Niel à CMA CGM pour le rachat de La Provence continue avec une requête déposée par le fondateur de Free qui conteste la validation par le conseil d'administration du journal de l'offre de l'armateur marseillais. Cette offre de reprise des 89% de parts du Groupe Bernard Tapie (GBT), en liquidation judiciaire depuis 2020, dans La Provence, avait été la seule retenue par les liquidateurs, car mieux disante. CMA CGM avait mis 81 millions d'euros sur la table, contre "autour de" 20 millions pour la holding de Xavier Niel,NJJ, qui est déjà actionnaire minoritaire du quotidien à hauteur de 11%. "Nous avons lancé une procédure dans laquelle nous demandons en référé la suspension de la décision du conseil d'administration du 9 mai, jusqu'à un examen sur le fond où nous demandons son annulation", a expliqué à l'AFP Me Christian Lestournelle, l'avocat marseillais de NJJ, confirmant une information de la Lettre A. Le 9 mai, le CA avait approuvé l'offre de reprise de l'armateur CMA CGM en jugeant non recevables les deux votes contre venant d'Avenir Développement, filiale de NJJ. Sur le papier l'actionnaire minoritaire détient un droit de véto contre tout nouvel entrant mais il avait été lui aussi contesté en justice par le liquidateur judiciaire. La cour d'appel d'Aix-en-Provence avait finalement rétabli ce droit de véto, tout en faisant valoir qu'il existait de "manière incontestable" un "conflit d'intérêts" pour Avenir Développement, à la fois candidat au rachat de La Provence et détenteur d'un droit de veto contre tout nouvel entrant. Argument sur lequel s'est appuyé le président du CA. Une analyse que ne partage pas Xavier Niel qui avait dénoncé par la voix de NJJ un "passage en force". Si Xavier Niel "a le temps du jusqu'au-boutisme juridique pour satisfaire ses désirs, La Provence, Corse Matin, les 850 salariés du groupe et la santé des six entreprises qui composent ce dernier, eux, n'ont plus le temps de ces procédures qui mettent en danger leur avenir", s'est agacée l'intersyndicale FO-CGT des deux quotidiens dans un communiqué. La cession devait être examinée par le tribunal de commerce de Bobigny le 7 juin, selon les syndicats.

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