Le rédacteur en chef d'Envoyé Spécial écarté par France Télévisions

Le rédacteur en chef d'"Envoyé spécial", Jean-Pierre Canet, nommé en avril 2016, n'a pas été reconduit à son poste par France Télévisions en raison de désaccords éditoriaux, a indiqué mardi le groupe audiovisuel, confirmant des informations de presse. Son contrat, qui arrivait à échéance le 30 juin, n'a pas été renouvelé, a indiqué à l'AFP le directeur de l'information de France Télévisions, Yannick Letranchant. La direction lui reproche notamment de ne pas l'avoir informée de l'organisation d'un reportage à Mossoul en Irak, au cours duquel sont décédés les journalistes Véronique Robert, Stephan Villeneuve et Bakhtiyar Haddad, dans l'explosion d'une mine il y a quinze jours.  Le rédacteur en chef a commandé en urgence ce reportage le vendredi 16 juin dans l'après-midi à la société #5 Bis Productions, et quand la mine a explosé le lundi, la direction n'en avait pas été informée tandis qu'Elise Lucet (présentatrice d'Envoyé spécial) venait de l'apprendre, explique Yannick Letranchant. France Télévisions ne remet toutefois pas en cause l'organisation de ce reportage : "Il y avait un intérêt éditorial et les consignes de sécurité ont été instruites tout à fait normalement par l'équipe", a souligné le patron de l'information.  Arrivé à la tête de l'émission de France 2 en avril 2016, proche d'Elise Lucet, Jean-Pierre Canet était en conflit avec la direction depuis qu'elle avait retardé la diffusion d'un reportage mettant en cause Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion, fin 2016. Joint par l'AFP, Jean-Pierre Canet reconnaît qu'il y a eu un "défaut  d'information", mais plaide pour un "vrai choix journalistique, en ayant suivi  un protocole habituel, très sérieux et précis". La rédaction d'"Envoyé Spécial" lui a apporté son soutien dans un mail  envoyé lundi à Yannick Letranchant. 

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