La Réforme de la distribution de la presse officiellement présentée

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La réforme de la distribution de la presse a été présentée mercredi en Conseil des ministres par le ministre de la Culture, ouvrant la voie à de nouveaux acteurs dans la distribution à partir de 2023.   Le projet de loi réaffirme "la liberté de diffusion et la neutralité de la distribution" de la presse, a souligné la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye à l'issue du Conseil. Sur fond de grave crise du distributeur Presstalis, en pleine restructuration après un énième plan de sauvetage, ce projet de loi prévoit notamment d'ouvrir à de nouveaux acteurs à partir du 1er janvier 2023 ce secteur que se partagent aujourd'hui Presstalis et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Côté régulation, c'est l'ARCEP qui supervisera le secteur (y compris numérique) à la place des deux instances actuelles (CSMP et ARDP), tranchera en cas d'échec des négociations inter-professionnelles et donnera l'agrément aux nouveaux acteurs. Le projet de loi devrait passer au Sénat le 22 ou le 23 mai pour une application début 2020.

Opposée à cette réforme de la loi Bichet, la CGT du Livre avait lancé une grève mardi soir qui a perturbé la distribution des journaux mercredi matin. Le syndicat accuse l'ARCEP d'être "un outil qui met la distribution de la presse entre les mains du pouvoir en place". Environ deux cents personnes ont protesté mercredi matin près du ministère de la Culture, a constaté un journaliste de l'AFP. Le projet de loi prévoit également de donner plus de marges de manœuvre aux marchands de journaux pour éviter les invendus, avec l'obligation de proposer les titres de presse d'information politique et générale (environ 45) mais une marge de manœuvre, négociée avec la filière, pour les autres titres. Les kiosques numériques seront soumis aux mêmes obligations, à savoir diffuser tous les titres de presse d'information politique et générale qui le souhaitent. La ministre des Outremer a souligné la nécessité d'un "travail spécifique pour garantir également à la presse ultramarine cette pluralité de diffusion", a souligné Sibeth Ndiaye.

Les MLP et les points essentiels mal définis

De leur côté, les MLP ont fait part mercredi dans un communiqué de leur « grande d’inquiétude sur la confusion qui domine les travaux du projet de réforme de la loi Bichet ». Pointant, à quelques jours de l’ouverture des débats parlementaires, « trop de points essentiels (qui) sont toujours mal définis, personne ne semble envisager sérieusement les conséquences potentiellement catastrophiques pour notre filière de certains choix radicaux ». Pour elles, la remise en cause de la neutralité du réseau est « un risque majeur pour tous les éditeurs ». Elles soulignent en outre que la loi « ne doit pas permettre des expérimentations irréalistes aux conséquences imprévisibles » dans un marché décroissant « très fragile ».

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