RGPD : le SRI, l’UDECAM, l’UDA, le GESTE et l’IAB France contre Google

Dans une lettre ouverte commune adressée à Google, le Syndicat des régies internet (SRI), l’Union des entreprises de conseil et achat média (UDECAM), l’Union des annonceurs (UDA), les éditeurs de contenus et services en ligne (GESTE) et l’Internet Advertising Bureau (IAB) France, s’inquiètent de la mise en œuvre « subite et sans concertation » par le moteur de recherche du Règlement général sur la protection des données (RGPD) entré en application le 25 mai dernier. Les signataires du texte considèrent en effet que celle-ci a eu « un impact majeur sur les revenus et les coûts d’une grande partie des acteurs, à tous les niveaux de la chaîne de valeur publicitaire ». Pointant la présence de Google sur toute la chaine techno publicitaire et ses parts de marchés sur le sol français notamment, ils soulignent que ses décisions « ont des conséquences significatives du point de vue économique et stratégique pour l’ensemble du secteur ».Et donc une position unique qui « confère bien des avantages mais aussi des responsabilités » vis-à-vis du marché. Si dès le 26 mai Google « a indiqué clairement vouloir trouver les solutions pour éliminer les effets collatéraux de ses décisions d’ici à la fin de l’été », note la lettre ouverte, il n’en reste pas moins que ses auteurs « ne peuvent attendre plusieurs mois la résolution de cette situation ». Ils en appellent donc à l’accélération du calendrier pour « rétablir au plus vite une intéropérabilité des outils et le fonctionnement pérenne du marché ». Mais aussi à la mise en place d’un « processus permanent de concertation » avec les instances professionnelles afin de « partager de futures décisions qui impacteraient l’ensemble de vos partenaires », plaident-ils. Ils indiquent en outre avoir sollicité des rendez-vous auprès de l’Autorité de la concurrence et du secrétaire d’État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi pour « partager les conséquences d’une telle dépendance technologique » et pour « alerter » sur les effets collatéraux de l’interprétation du RGPD par Google.

« Le RGPD est un changement important pour tout le monde. Nous avons mis tout en œuvre pour nous assurer que Google respecte ses obligations dans le cadre du RGPD, et pour aider nos partenaires dans leurs efforts de mise en conformité", a répondu un porte-parole de Google. « En un an et dans près de 60 pays, nous avons collaboré avec plus de 10.000 éditeurs, annonceurs, agences et associations, (...) et nous nous engageons à poursuivre cette discussion", selon la même source. « L'objet de la lettre, c'est de mieux préparer le futur, de mieux anticiper l'avenir, et surtout de rappeler qu'on ne peut pas être pieds et poings liés ou pris en otage par un acteur quel qu'il soit », explique Sylvia Tassan Toffola, présidente du SRI et directrice générale déléguée de TF1 Publicité.« La grande question aujourd'hui c'est de savoir s'il y a une opportunité pour des annonceurs et des médias de fonctionner hors de l'écosystème Google », renchérit Jean-Luc Chetrit, directeur général de l'UDA. « Ce qui s'est passé prouve qu'ils sont capables involontairement ou pas de bloquer l'ensemble de l'écosystème ».Le 28 mai dernier, le seul SRI avait déjà fait part de son inquiétude. Le syndicat observait ainsi que « la mise en œuvre stricte du RGPD par Google, couplée à sa non-interopérabilité avec les outils de transmission des Consent ID (comme le Framework IAB) » avait entrainé une « coupure massive » des bid requests venant de DoubleClick Bid Manager (DBM), la plateforme d'achat programmatique de Google.


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