Roselyne Bachelot « attentive » aux conséquences de la fusion Hachette Livre-Editis

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Roselyne Bachelot auditionnée par le Sénat le 23 février 2022

La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, s'est dite le 23 février dernier "attentive aux conséquences" que la fusion des éditeurs Hachette et Editis "pourrait avoir sur la diversité de la création littéraire, sur la situation des libraires (...) et celle des auteurs". Le poids lourd des médias Vivendi, propriétaire d'Editis, numéro deux de l'édition en France, a annoncé son calendrier pour tenter de contrôler totalement le groupe Lagardère, maison mère de Hachette Livre et numéro un de l'édition. "Compte tenu de la part de marché de ces deux géants, en particulier sur certains segments - on pense aux livres scolaires, aux livres de poche, à la diffusion, à la distribution -, il est normal que cette perspective suscite des inquiétudes et même des oppositions", a dit la ministre, interrogée sur ce projet de fusion, dans le cadre de la commission d'enquête du Sénat sur la concentration des médias en France. Mme Bachelot a souligné qu'autoriser ou non cette fusion était du ressort de la Commission européenne et non du sien. "Je n'ai pas vocation à m'immiscer dans cette opération", a-t-elle dit. Elle a également rappelé qu'"il y a vingt ans, la Commission avait interdit une sorte d'opération en miroir de celle-ci : l'acheteur était le vendeur d'aujourd'hui et le vendeur était l'acheteur". En 2004, le groupe Vivendi, sorti du livre pour combler ses dettes, avait été empêché par la Commission européenne de céder la totalité de son pôle d'édition à Lagardère. La partie française, renommée Editis, avait été cédée à des investisseurs avant de revenir fin 2018 dans le giron de Vivendi. "Les intentions de Vivendi quant à un éventuel rapprochement Editis-Hachette restent incertaines", a ajouté la ministre. Cette fusion aboutirait à une position ultra dominante de cette nouvelle entité sur le secteur : tout porte par conséquent à croire que la Commission européenne pourrait demander aux deux groupes de proposer des concessions - par exemple des cessions de certaines activités - pour obtenir un feu vert.    Mme Bachelot a, par ailleurs, indiqué qu'elle "souhaitait travailler" à la possibilité de doter de règles sectorielles le monde de l'édition, comme c'est le cas pour le monde des médias. "Cela pose des questions ardues sur le plan juridique parce qu'il faut trouver la base constitutionnelle qui permette un tel encadrement", a-t-elle toutefois relevé.

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