RSF dénonce les attaques contre la distribution de la presse

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Reporters sans frontières (RSF) a publié un rapport lundi 23 septembre, lors du congrès annuel de Distripress qui réunit à Berlin les éditeurs et distributeurs de presse du monde entier. Intitulé « Ces journaux qui n’arrivent jamais », il révèle « comment des Etats, leurs institutions ou de puissants oligarques ou groupes privés entravent la distribution de la presse ». L’étude réalisée dans plus de 90 pays montre que près de 41% des atteintes à la distribution se produisent au moment de la vente. L’ONG cite par exemple les actions de la police dans des kiosques au Congo-Brazzaville ou en Guinée équatoriale, qui a saisi des éditions entières, avant d’y mettre le feu.

« Ils sont rarement cités et nommés dans un journal. Ils sont dans l’angle mort du circuit de l’information. Pourtant, imprimeurs, distributeurs et vendeurs de journaux sont des maillons essentiels de la liberté de la presse », a déclaré le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. « Un journaliste ne doit pas seulement pouvoir enquêter et écrire librement. Le produit de son travail doit aussi pouvoir parvenir sans entrave jusqu’à son lecteur. Sans cette condition, les citoyens ne peuvent accéder à une information plurielle, indispensable à toute démocratie. D’où la nécessité et l’urgence de lever le voile sur des pratiques qui menacent notre droit fondamental d’être informé ».

A Madagascar, l’étude donne l’exemple d’une édition, qui annonçait une liaison secrète de la Première dame avec le conseiller du président, qui a été massivement rachetée par des représentants du pouvoir. Mais au Mexique, les marchands de journaux se trouvent directement menacés, voire assassinés par des lecteurs mécontents du contenu des articles. Le rapport indique également que plus de 22 % des cas d’atteinte à la libre distribution se produisent pendant l’acheminement des journaux entre l’imprimerie et le point de vente. « Au Nigeria, au Cachemire indien ou au Pakistan, les autorités n’hésitent pas à faire appel aux forces de l’ordre ou aux militaires pour arrêter les camions de distribution et saisir leurs cargaisons de journaux ». L’impression est aussi une étape cruciale : en Égypte, où un imprimeur lié à l’Etat fait du chantage à l’impression : si une enquête qui dérange le pouvoir n’est pas retirée, c’est l’ensemble du journal qui ne sera pas imprimé, rapporte RSF.

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