Secret des affaires : Des sociétés de journalistes s’élèvent contre la proposition de loi

De nombreuses sociétés de journalistes, associations et personnalités ont demandé à Emmanuel Macron d'agir contre la proposition de loi sur le "secret des affaires", dans une lettre envoyée lundi à quelques jours de son vote au Sénat. "Nous nous opposons à l'adoption en l'état de cette loi, et vous demandons, Monsieur le Président, de défendre le droit à l'information et l'intérêt général en restreignant le champ d'application du secret des affaires aux seuls acteurs économiques concurrentiels", indiquent les signataires de cette lettre ouverte. Une vingtaine de sociétés de journalistes, dont celle du Figaro, du Monde, de France 3, de BFMTV ou de l'AFP, ainsi qu'une cinquantaine de lanceurs d'alerte, de syndicalistes et de personnalités du monde associatif ont signé ce courrier adressé au président de la République. Les députés ont approuvé le 28 mars une proposition de loi LREM pour protéger le "secret des affaires" des entreprises, qui suscite des inquiétudes parmi les médias et associations. Ce texte sur "la protection des savoir-faire et des informations commerciales non divulgués", a été soutenu par la majorité et la droite, alors que la gauche a voté contre. Il transpose une directive adoptée par le Parlement européen en juin 2016 après 18 mois de vifs débats. Les sénateurs ont ajouté au texte lors de son examen en commission un délit "d'espionnage économique", dont seraient cependant exclus les journalistes, les lanceurs d'alerte et les représentants des salariés. Selon les signataires de la lettre au président de la République, "l'option retenue par la proposition de loi présentée par la majorité parlementaire et durcie par la commission des lois du Sénat, remet en cause l'intérêt général et le droit des citoyens à l'information. Il s'agit d'une inversion de nos principes républicains :  le secret devient la règle, et les libertés des exceptions". Une pétition demandant l'abandon de cette proposition de loi avait recueilli lundi près de 340 000 signatures, près d'un mois après son lancement.

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