Le secteur de l’édition s’inquiète du rapprochement Vivendi-Lagardère

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L'organisation professionnelle de l'édition en France a appelé mardi à "prévenir tout risque d'abus de position dominante" dans la perspective d'une absorption du groupe Lagardère par son concurrent Vivendi. "S'annonce le rapprochement des deux plus grands groupes français de l'édition à l'initiative d'un seul groupe de médias, et avec lui la menace d'une concentration telle que le marché français du livre n'en a jamais connu", a écrit le Syndicat national de l'édition (SNE) dans un communiqué.    Lagardère détient le numéro un de l'édition en France, Hachette, tandis que Vivendi, groupe de médias contrôlé par Vincent Bolloré, qui doit déposer son offre publique d'achat en février, est la maison mère du numéro deux Editis. La puissance de ces deux géants du livre combinés serait difficile à contrer, non seulement dans l'édition d'ouvrages, mais aussi dans leur diffusion et distribution. Or, le SNE se dit attaché à la "diversité éditoriale et commerciale" du secteur. "Le Syndicat national de l'édition en appelle donc aux autorités compétentes, françaises et européennes, pour garantir le respect de ces valeurs essentielles, afin de prévenir tout risque d'abus de position dominante et toute dissymétrie portant atteinte au libre jeu de la concurrence et à la diversité culturelle", a ajouté l'organisation. Le SNE regroupe 720 maisons d'édition, parmi lesquelles plus de 60 de Hachette Livre, plus de 70 d'Editis, et leurs nombreux concurrents, appartenant à d'autres groupes comme Madrigall et Média-Participations, ou indépendants. Cette organisation est présidée par le PDG de Média-Participations, Vincent Montagne, qui avait déjà dit en décembre sur franceinfo son hostilité à cette fusion. "Pour beaucoup de points de vente, et les plus petits, les deux groupes fusionnés ensemble risqueraient de concentrer au-delà des normes de concurrence et de concentration (...) Autant la croissance d'un groupe international est importante, autant l'obésité en France n'est probablement pas une bonne idée", déclarait-il.

Editis répond

Editis lui a répliqué que l'objectif était justement de bâtir un groupe compétitif au-delà des frontières françaises. "Le projet de renforcement de son actionnaire Vivendi au capital du groupe Lagardère s'inscrit dans un cadre international et européen pour construire un acteur fort dans un marché mondial en plein bouleversement", a indiqué Editis dans un communiqué. Le groupe, qui "n'adhère pas au texte présenté aujourd'hui [mardi] au bureau du Syndicat National de l'édition", a rappelé qu'il "souscrivait pleinement et par essence aux valeurs du monde de l'édition" et "participait activement à la défense de la librairie indépendante".

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