Des sénateurs souhaitent un important soutien pour la PQR

Presse innovation

Fragilisée par la hausse du prix du papier et la concurrence toujours plus forte du numérique, la presse quotidienne régionale a besoin d'un soutien plus important de l'Etat, affirment des sénateurs dans un rapport publié mercredi. Lue chaque mois par 43 millions de personnes (soit les deux tiers de la population française), la PQR doit opérer une mutation face à l'érosion de ses ventes accélérée par la pandémie. "Compte tenu de son importance pour la démocratie et la vie locale, ce secteur doit maintenant être accompagné par l'Etat dans sa nécessaire transition", selon la mission d'information sur la situation de la presse quotidienne régionale, dont le rapporteur est le sénateur centriste Michel Laugier. La PQR, qui englobe 51 titres, déclinés en 91 versions locales et vendus à 6,6 millions d'exemplaires par parution en moyenne, affiche un fort retard en matière de numérisation par rapport à sa cousine, la presse quotidienne nationale, qui a complètement modifié son modèle économique avec l'avènement d'internet. Ainsi, en 2021, la part du chiffre d'affaires réalisé par les ventes d'exemplaires numériques pour la PQR était de 13%, contre 61% pour la presse nationale. Par conséquent, les sénateurs incitent l'Etat à un soutien plus fort aux journaux régionaux pour accélérer leur transition numérique.

Parmi leurs huit recommandations, les parlementaires appellent l'Etat à "compenser partiellement, pour une durée déterminée, la hausse des coûts de production, notamment du papier". "Cette aide serait réservée aux titres les plus en difficulté, en tenant compte de la situation financière des groupes auxquels ils sont rattachés", ajoutent-ils. Les sénateurs préconisent aussi d'"accompagner fortement la filière papetière et ses approvisionnements en bois pour qu'elle soit en mesure de répondre à la demande aussi bien de carton que de papier". En France, il n'existe plus qu'une seule usine qui produit du papier journal, celle du norvégien Norske Skog à Golbey dans les Vosges, les autres papetiers se concentrant désormais sur le carton. Les sénateurs suggèrent donc d'"investir dans la reconstruction d'une filière papetière autonome via le plan de relance français, "France relance", doté de 100 milliards d'euros et lancé à l'été 2020 pour faire redémarrer l'économie après le choc du Covid-19. Ce plan court jusqu'à fin 2022.

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