Le SEPM à la rescousse de Valeurs Actuelles contre le collectif Sleeping Giants

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Le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) dénonce mardi dans un communiqué une "campagne diffamatoire et discriminatoire" menée en ligne par le collectif Sleeping Giants à l'encontre de Valeurs Actuelles, l'un de ses adhérents, et n'exclut pas de porter l'affaire en justice.   Sleeping Giants, qui se présente comme un "collectif citoyen de lutte contre le financement du discours de haine", né aux Etats-Unis après l'élection de Donald Trump, interpelle sur les réseaux sociaux les annonceurs des médias très à droite ou véhiculant des discours homophobes, dans le but d'assécher leurs financements publicitaires. Après avoir ciblé l'émission d'Eric Zemmour sur CNews et le site d'extrême droite Boulevard Voltaire, la branche française du collectif (16.000 abonnés) a mené campagne contre Valeurs actuelles, s'engageant dans un bras de fer par comptes Twitter interposés avec le magazine et ses partisans. Une passe d'armes qui s'est aussi retrouvée dans les pages de l'hebdomadaire.

Le SEPM souligne dans son communiqué "que Valeurs Actuelles a le statut de presse « d'Information politique et générale » (IPG) accordé par l'État, afin d'assurer l'existence d'une offre de presse pluraliste, seule garante du caractère démocratique du débat public". Le Syndicat "déplore qu'il soit permis à un groupuscule anonyme de décider si tel ou tel média a le droit, ou non de se financer" et "rappelle que le Code pénal réprime l'entrave à l'activité économique à raison d'une discrimination résultant de l'expression d'opinions politiques". Il "soutiendra donc, y compris devant les tribunaux, son adhérent et plus largement tout titre de presse mis en danger par ces méthodes inacceptables".  "Il ne s'agit pas de politique ni même d'opinion, mais de principes moraux, de dignité humaine et de tolérance. Tout le monde a le droit de s'exprimer dans le cadre de la loi, mais il n'y a pas d'obligation de financer tous les propos", s'est défendu le collectif sur Twitter. "La ligne éditoriale de #ValeursActuelles est aujourd'hui au niveau des pires blogs extrémistes de la toile. Certains annonceurs y ont leurs bannières à leur insu et ne veulent probablement pas financer ce genre d'« articles » avec leur budget pub", avait-il expliqué en lançant sa campagne contre le magazine début décembre. Le collectif a ensuite régulièrement interpellé les marques, françaises ou étrangères, dont les publicités se retrouvent sur le site du magazine ou dans ses pages.

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