Séries et téléfilms : les femmes occupent moins de 40% des postes-clés

Cinéma film

Les femmes ont occupé « en moyenne 38% des postes clés » de création et production des fictions françaises diffusées en soirée en 2019, selon une étude de l'Ina dévoilée jeudi en partenariat avec l'association « Pour les femmes dans les médias ». Présentée à l'occasion du festival de la fiction de La Rochelle, l’étude examine la composition des équipes des quelque 440 séries et téléfilms diffusés en 2019 sur TF1, France 2, France 3, M6, Canal +, Arte et France 5. Sans surprise, les femmes sont « sous-représentées dans les postes techniques et de pouvoir », relève l'Ina qui s'est intéressé à 14 fonctions de la création à la production. La catégorie reine, celle des réalisateurs, est ainsi occupée de manière écrasante (83%) par la gent masculine. Les hommes représentent aussi 65% des auteurs de l'idée originale des films et séries, 63% des chefs-monteurs et 72% des chefs décorateurs et des directeurs de production.

« L'inégalité est encore plus flagrante pour les métiers dits techniques », les chefs opérateurs et les ingénieurs du son étant des hommes dans plus de neuf cas sur dix (respectivement 92% et 96%). Le constat est plus équilibré chez les producteurs et les interprètes (41% de femmes), et chez les scénaristes et adaptateurs « avec 47% de femmes ». Mais cette quasi parité recouvre une autre forme d'inégalité, les femmes étant « très souvent co-auteures des scénarios, bien plus régulièrement que leurs homologues masculins ». Ainsi, seulement 22% des auteurs uniques sont des femmes, « tandis que la proportion de co-auteures grimpe à 43% ». « On fait moins confiance aux femmes toutes seules », déplore auprès de l’AFP Laurence Bachman, productrice et coprésidente de l'association « Pour les femmes dans les médias ».

Exception qui « confirme la règle », le poste de scripte (auxiliaire du réalisateur et « mémoire du tournage ») « reste majoritairement féminin", à 98%. Ces résultats « édifiants » ne sont pas une  révélation, relève Mme Bachman. Mais « pour que les femmes comptent, il faut les compter », ajoute celle qui plaide auprès des diffuseurs pour l'instauration de « quotas réalisables », « temporaires et progressifs », comme par exemple un premier palier de 30% de réalisatrices, objectif déjà visé par France Télévisions. Les écoles du secteur font des efforts en matière de parité mais « il y a un vrai problème de discrimination à l’embauche », estime Agnès Chauveau, directrice générale déléguée de l’Ina. Or recruter plus de femmes permettrait selon elle de mieux les représenter dans les fictions ou de « résoudre les problèmes de harcèlement sur les tournages ».

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