Sophie Gourmelen : Le Parisien est « dans une phase conquête »

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Sophie Gourmelen, directrice général du Parisien

Il y aurait presque quelque chose de bien osé à dire que la presse et les jeunes vont forcément bien ensemble. Un challenge même exacerbé pour la presse quotidienne qui doit peut-être batailler un peu plus que les autres types de presse pour convaincre cette population si volatile. Pourtant, du côté du Parisien, on y croit. « Un tiers de notre audience à moins de 35 ans », pointe Sophie Gourmelen, directrice générale du titre, dans un entretien avec CB News. Parce que la cible jeune est maintenant clairement en ligne de mire. « Quand je dis que je veux conquérir la cible jeune, je veux dire encore plus jeune, les 15-25 ans », martèle-t-elle. Car pour la dirigeante, Le Parisien est effectivement « dans une phase de conquête, après notre phase de modernisation, de restructuration et de mises en place de plateformes technologiques communes qui manquait au journal… ».

Et pour séduire, le quotidien qui revendique 60 000 abonnés numériques, fourbit ses armes et investit tous les lieux où ses jeunes lecteurs sont, les réseaux sociaux et autres plateformes vidéo, pour développer ses offres éditoriales. Ainsi, depuis septembre 2021, Le Parisien est-il sur TikTok pour séduire ses 163 000 abonnés au compteur. Sur ce réseau, « nous essayons d’être très opportunistes par rapport à l’actualité. Avec une approche jeune, un format court et très pédagogique », souligne la dirigeante, alors que les vidéos de Florent Pagny ou encore celle d’Emmanuel Macron en début d’année ont dépassé chacune le million de vues. De même, sur Snapchat, les 200 000 abonnés peuvent s’adonner aux vidéos hebdomadaires « Food Checking » (également présentes sur Facebook et Instagram) portées par Hadrien Gonzales, ou sur « Crime Story » sur les faits divers. « Tout ce que l’on fait sur les plateformes vient de nouveaux journalistes qui nous ont rejoint récemment. Parce qu’il y a la nécessité de proposer de nouveaux modes de narration, ce que nous n’avions pas forcément jusqu’à présent », souligne Mme Gourmelen. Une quinzaine de personnes travaillent aujourd’hui au sein du pôle Vidéo sous la houlette de son rédacteur en chef Aurélien Viers.

Relancer Le Parisien Étudiant

Pour également accompagner les jeunes, Le Parisien travaille actuellement à la relance en mai prochain de son site Le Parisien Etudiant qui proposait jusqu’alors les résultats Bac, Brevets et quelques sujets de la vie étudiantes. « Nous souhaitons lui donner une véritable impulsion, en musclant l’éditorial. L’idée est de traiter tous les sujets de la vie étudiante lorsqu’on habite en Ile-de-France ». Au menu à venir, vie quotidienne, pouvoir d’achat, agenda des sorties, bons plans conso, etc. L’équipe éditoriale est actuellement en phase de recrutement.

Un nouveau dispositif éditorial ambitieux : « Mon cœur »

Puis, 14 février oblige (vous aviez oublié la Saint-Valentin ?), Le Parisien lance le dispositif éditorial « Mon Cœur » sur son site et ses réseaux sociaux. Pensée numérique, donc, et inspirée par l’emblématique rubrique « Modern Love » du New York Times, présente depuis une quinzaine d’années dans le quotidien américain, la rubrique sera alimentée par les journalistes sur de belles histoire d’amour. « L’idée est de faire naitre une véritable communauté autour du sujet », indique la directrice générale du Parisien. Mais pas que. En effet, en partenariat avec la société de production StudioFact avec qui le titre a déjà produit une dizaine de documentaires (pour « Complément d’enquête », « 66 Minutes », RMC Story…), l’idée est de pouvoir décliner « Mon Cœur » en fictions qui seraient proposées aux plateformes et, pourquoi pas, à des diffuseurs TV. Une diversification qui permet au Parisien, avec StudioFact, d’apprendre le métier de co-producteur pour éventuellement devenir un jour un producteur à part entière. Au Parisien, l’idée fait son chemin…

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