Unique Heritage Media optimise ses exemplaires distribués avec Ekimetrics

Sujet crucial pour les éditeurs de presse, le « réglage » du nombre d’exemplaires de leurs titres aux différents points de vente n’en finit pas de donner quelques maux de tête quant à la perte sèche que peut représenter les invendus, notamment. L’éditeur de presse jeunesse Unique Heritage Media (Fleurus Presse, Disney magazines, Epsiloon, …) prend le taureau par les cornes en faisant appel à Ekimetrics, société spécialisée dans la data science et l’intelligence artificielle afin de permettre l’optimisation de la distribution des 90 marques du groupe de presse. L’enjeu, également, « réduire son impact environnemental et maximiser ses revenus », selon Emmanuel Mounier, fondateur et président d’UHM. « Les magazines ont perdu près de 25% de chiffre d’affaires en 10 ans. On touche aux limites d’un modèle de rémunération qui a pour seul objectif de maximiser la diffusion pour maximiser les revenus publicitaires », pointe-t-il encore.

Dans les faits, le groupe entend donc optimiser le nombre d’exemplaires envoyés à chacun des 22 000 points de vente où ses magazines sont distribués, en faisant appel à la solution de prédiction des ventes d’Ekimetrics. Cette dernière a donc développé AthenIA, une technologie constituée de plusieurs algorithmes et qui permet de répondre aux enjeux d’optimisation des ventes papier, point de vente par point de vente. Concrètement, un premier algorithme dit de « classification » catégorise les points de vente en fonction de leur taille. Un autre algorithme permet de déterminer scientifiquement le taux d’invendus en s’appuyant sur les données collectées auprès des 22 000 points de vente, explique UHM dans son communiqué. Les équipes de l’éditeur ont été équipées d’une application dédiée leur permettant de paramétrer, planifier et visualiser les prédictions, ainsi que d’accéder à un reporting financier pour optimiser leurs prises de décision. Parallèlement, l’appli dispose d’un module de saisie d’information qui permet aux équipes opérationnelles de renseigner des informations produit et marché qui permet de nourrir l’IA de leur intelligence métier. Résultats ? UHM dit avoir enregistré par rapport à ses données 2019, « une augmentation de 10 points de sa marge et de 6 points de son taux de vente ». En outre, « sur le plan environnemental nous avons également obtenu des résultats probants avec une baisse de 25% du papier utilisé ainsi qu’une diminution, du même ordre, des charges de distribution de nos magazines », souligne M. Mounier.

Un appel à la profession et l’ARCEP

Un modèle vertueux que le fondateur UHM souhaite voir valoriser. Selon lui, « l’avènement de l’intelligence artificielle dans le secteur de la presse doit aujourd’hui être pris en compte ». Il appelle ainsi à ce que la profession et l’ARCEP, organisme de tutelle de la distribution de la presse en France, se saisissent de la définition des labels « Titre Responsable » et « Éditeur Responsable ». Ceux-ci, réservés aux acteurs ayant recours à des solutions d’intelligence artificielle, « pourraient donner lieu à des contreparties venant récompenser un comportement responsable vis-à-vis de notre environnement », avance-t-il.