Vivendi monte en force dans le capital de Mediaset

Le groupe Vivendi a annoncé mardi avoir franchi en hausse le seuil 10% du capital de Mediaset, et détenir désormais 12,32% du groupe de télévision italien. Le groupe a en effet créé la surprise lundi soir en annonçant détenir 3,01% de Mediaset et vouloir monter jusqu'à 20% de son capital, une opération dénoncée par la famille Berlusconi, actionnaire majoritaire du groupe italien. Fininvest, la holding des Berlusconi actionnaire à 35% de Mediaset, a ainsi annoncé avoir déposé mardi devant la justice italienne une plainte pour "manipulation du marché" contre le groupe de Vincent Bolloré, qualifiant son entrée au capital d'"hostile". Après l'échec du projet de mariage annoncé en avril entre Mediaset et Vivendi, qui a débouché sur un conflit acrimonieux, Vivendi tente donc un coup de force pour s'emparer de Mediaset, seule cible européenne accessible dans le domaine des contenus TV. Le groupe de médias français confirme ainsi vouloir se renforcer dans le sud de l'Europe, en Italie et en Espagne, et persiste dans son projet de créer une plateforme de contenus audiovisuels du type d'un Netflix européen.

Le 8 avril, Vivendi et Mediaset, dont les patrons étaient amis de longue date, avaient annoncé un accord stratégique prévoyant la prise de contrôle par le groupe français de 100% du bouquet de chaînes payantes Premium et un échange de participations de 3,5%. Mais le 25 juillet, l'entreprise dirigée par Vincent Bolloré a indiqué ne plus vouloir racheter ce bouquet, évoquant des doutes concernant ses résultats futurs. Elle a alors proposé d'acquérir 20% de Premium et de prendre une participation de 15% dans Mediaset, via l'émission d'une obligation convertible obligatoire, une proposition rejetée par le groupe italien. Le groupe italien a ensuite engagé une procédure devant la justice réclamant à Vivendi 50 millions d'euros pour chaque mois de retard dans l'application du contrat. La première audience est fixée au 21 mars devant le tribunal de Milan. Fininvest reproche à Vivendi de vouloir "créer les conditions pour faire baisser artificiellement la valeur du titre Mediaset et lancer à prix bas ce qui se présente comme une vraie escalade hostile". 

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