Vœux à la presse d’Emmanuel Macron : régulation, droits voisins et aides à la presse…

Voeux à la presse 2020

Emmanuel Macron a réaffirmé mercredi, lors de ses vœux à la presse, vouloir "une forme de régulation" des médias pour lutter contre les fausses informations, en défendant le nouveau Conseil de déontologie des médias, très contesté par la profession. "Nous sommes confrontés collectivement à une lutte, celle contre les fausses informations, les fake news" et il faut "distinguer ceux qui sont journalistes et ceux qui ne le sont pas", a-t-il déclaré devant quelque 300 représentants des médias.   Le Conseil de déontologie des médias, installé fin décembre à la demande du président et dont la composition a été annoncée ce mercredi, mais remis en cause par bon nombre de grands médias, "n'est pas une menace sur la profession", a-t-il assuré. Il a évoqué la nécessité de réaction, "sous contrôle du juge, en cas d'attaque de tel ou tel par des informations détournées". En introduction, le président de l'Association de la presse présidentielle (APP), Olivier Bost, de RTL, avait souligné que "la presse a moins besoin de régulations, de garde-fous... que de liberté et de respect". Il avait aussi critiqué le comportement de certains membres des forces de l'ordre qui ont empêché des journalistes de travailler lors des manifestations ou les ont pris à partie. Emmanuel Macron a assuré qu'il agirait contre ces dérives, tout en rappelant que les journalistes avaient aussi été ciblés par les "gilets jaunes". "Nombre de nos concitoyens ont estimé que les journalistes étaient devenus des ennemis car ils ne disaient pas ce qu'ils voulaient entendre", selon lui.

Ne rien céder sur les droits voisins

Il a par ailleurs répété qu'il n'accepterait pas que les Gafa, comme Google, refusent de payer les "droits voisins" aux producteurs de contenus en menaçant de ne plus les référencer. "Nous ne céderons rien sur les droits voisins" à "ceux qui font du chantage", a-t-il accusé. Le chef de l'État a longuement défendu la liberté de la presse, la liberté d'expression y compris "la liberté de blasphème", en évoquant "l'esprit du 11 janvier", jour de la manifestation de soutien à Charlie Hebdo après l'attentat de 2015.

Modernisation du Fonds stratégique pour le développement de la presse

Le Président de la République a également assuré que "des mesures spécifiques" seraient prises pour aider la presse en Outre-mer, "particulièrement fragilisée", une référence implicite notamment à France-Antilles, seul quotidien de Martinique, Guadeloupe et Guyane, menacé de disparition. "Il nous faut pouvoir accompagner comme il se doit la capacité d'informer", a déclaré le chef de l'État, en évoquant la modernisation prochaine du Fonds stratégique pour le développement de la presse, qui sera "effective dans trois mois, par décret". "Des mesures spécifiques seront prises pour la presse en Outre-mer particulièrement fragilisée, qu'il s'agisse d'aides au pluralisme ou d'aide à la distribution", a-t-il affirmé. Outre France-Antilles, la presse est aussi en difficulté à La Réunion, où le Journal de l'île de La Réunion a été placé en septembre en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Saint-Denis. Pour le chef de l'Etat, "quelles que soient parfois les polémiques qui naissent, notre rôle est bien d'accompagner tous les plans de sauvetage de titres quand ils existent, parce que la défense du pluralisme va avec la démocratie, quelles que soient d'ailleurs les orientations des titres concernés".

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