Un manque criant de visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public

Un rapport a dénoncé mardi le manque de visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public. Ce rapport, sur "la représentativité et la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public", adopté à l'unanimité par la délégation sénatoriale aux Outre-mer, avait été décidé après l'annonce par le gouvernement et France Télévisions, de la suppression de France Ô de la TNT en 2020. Selon le groupe audiovisuel, cette suppression serait l'occasion de renforcer la présence des Outre-mer sur les autres chaînes, en parallèle d'un portail numérique dédié. "Force est de constater qu'en dehors de France Ô, la visibilité des Outre-mer sur l'ensemble du paysage audiovisuel est au mieux marginale, au pire inexistante", notent les rapporteurs Maurice Antiste, sénateur socialiste de la Martinique, et Jocelyne Guidez, sénatrice centriste de l'Essonne. Selon eux, les grandes chaînes de la télévision publique se sont "depuis longtemps exonérées de leurs cahiers des charges" sur la représentativité des Outre-mer. Ils rappellent que selon le baromètre 2018 du CSA, avec France Ô, la proportion de personnes ultramarines apparaissant dans les programmes de France Télévisions est de 9%, et sans France Ô, de 0,3%. "On ne semble parler des Outre-mer au journal télévisé qu'en cas de catastrophe ou de crise sociale", ajoutent les élus, pointant un traitement de l'information "défaillant" à l'égard des Outre-mer.

20 recommandations

Parmi leurs 20 recommandations, les auteurs du rapport préconisent notamment "de faire de France Ô le pivot et le cœur de réseaux des Outre-mer au sein de France Télévisions" et suggèrent pour cela "d'engager un plan de développement d'un portail numérique" de la chaîne, et de "maintenir la diffusion TNT de France Ô avec un bilan à horizon 2025". Opposés à des "quotas", ils recommandent d'instaurer "une exigence chiffrée de programmation par créneau horaire et type de contenus", mieux contrôlée par le CSA. Les élus plaident également pour un "traitement renforcé de l'information ultramarine", via un programme quotidien sur France 3, et des sujets réguliers sur l'Outre-mer dans les JT de France 2. Parallèlement, un groupe interparlementaire (10 députés, une sénatrice) missionné par le gouvernement, a révélé mardi ses propositions remises le 22 mars dernier. Ce groupe s'est lui prononcé pour l'instauration de quotas quantitatifs (au moins 5% de contenus ultramarins dans les JT de France 2 et France Info, par exemple) et des quotas qualitatifs (au moins un quart des contenus ultramarins sur des problématiques de vie quotidienne ou illustrant des thématiques nationales).

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