Nice Matin : des suppressions de postes au programme

Six offres de reprise de Nice-Matin présentées mardi prévoient entre 169 et 456 suppressions de postes sur un total de 1 106 emplois, a-t-on appris de source syndicale. Ces offres présentées par les administrateurs judiciaires et qui peuvent encore être modifiées dans les prochaines semaines, seront départagées par le tribunal de commerce de Nice le 13 octobre. Le tribunal de commerce avait décidé, fin mai, l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire pour le groupe Nice-Matin (607 salariés actuellement), mais aussi pour sa société de distribution Publinice-Services (334 salariés). Par ailleurs, une procédure de sauvegarde judiciaire avait été lancée pour sa régie publicitaire Eurosud Côte-d'Azur (165 salariés).

Les offres

Ainsi, le groupe de presse belge Rossel (Le Soir, La Voix du Nord, l'Union), associé au groupe de BTP monégasque Marzocco et à l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa, propose-t-il de reprendre "650" contrats de travail sur ce total de 1 106 emplois, représentant donc 456 suppressions de postes, a affirmé un représentant de la CGT. La Société normande d'information et de communication (éditrice de Paris Normandie, du Havre Libre et du Havre Presse) évoque pour sa part "739" contrats repris, dont 352 à Nice-Matin, 271 à Publinice-Services et 116 à Eurosud. Soit 367 suppressions de postes. Une offre de l'ex-propriétaire de La Tribune et de France-Soir, Georges Ghosn, prévoit "853" reprises d'emplois, dont 399 au groupe Nice-Matin, 316 à Publinice-Services et 138 à Eurosud. Cette offre entraînerait la suppression de 253 emplois. M. Ghosn propose notamment de conserver trois éditions du journal (Alpes-Maritimes, Var, Monaco), contre 14 éditions actuellement. Le groupe Azur Santé Retraite propose quant à lui environ 300 suppressions de postes.

Le(s) projet(s) Tapie

Les salariés du groupe qui tentent de finaliser une offre financière par le biais d'une société coopérative d'intérêt collectif (Scic), dans laquelle Bernard Tapie participerait, préconisent pour leur part de conserver "937" postes, impliquant 169 départs "volontaires" (dont 104 pour le groupe Nice-Matin). La sixième offre, un "plan B" mené par Bernard Tapie visant à favoriser les synergies avec son journal La Provence, n'a pas été détaillée devant les salariés. Mais dans le colonnes de La Provence, l'homme d'affaires a fait part mardi de ses intentions, se disant être prêt à participer sur ses fonds propres, soit au projet des salariés à hauteur de 8 millions d'euros, soit, en cas d'échec du projet de coopérative, à une "extension de la marque La Provence" dans lequel il serait majoritaire. Explicitant ce dernier projet, M. Tapie évoque de nombreuses "synergies" potentielles entre La Provence et Nice-Matin, comme une régie publicitaire commune. "Je suis certain que le modèle qu'on est en train de créer à La Provence est le seul qui saura sauver la presse quotidienne régionale, sinon elle est morte", a-t-il commenté, en évoquant l'organisation de salons et de croisières, ainsi que la création d'un site internet "unique en France". "Le défi, c'est de faire un métier qui rapporte, sous une marque qui est vendeuse et auprès de pays qui ont de l'argent. Et aujourd'hui le seul média qui a un nom qui permette de prendre de l'argent à l'étranger, c'est La Provence. Il n'y a qu'à regarder « Plus belle la vie » dans combien de pays ils sont vendus", a-t-il ajouté. Le 18 septembre, l'ensemble des repreneurs viendront eux-mêmes détailler leurs projets devant le comité d'entreprise, comprenant des listes détaillées des postes repris.

À lire aussi

Filtrer par