Applications mobiles : la CNIL décline son plan d’action pour protéger la vie privée

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La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) va publier des recommandations sur les applications des smartphones, qui exportent souvent beaucoup plus de données que l'internaute n'en a conscience, a-t-elle indiqué jeudi.

La publication de ces recommandations aux éditeurs devrait avoir lieu à partir du deuxième trimestre 2023, lorsque la CNIL aura achevé une phase de consultations avec les acteurs du secteur qui est en cours, a précisé une source interne à l'institution. Lorsqu'un internaute utilise une application, plusieurs catégories d'acteurs peuvent utiliser ses données : développeurs, fournisseurs du système d'exploitation, magasins d'applications, éditeurs de kits logiciels venant se surajouter aux applications... Or ces traitements de données "peuvent être opaques", et les informations données à l'utilisateur "sont souvent peu claires", a expliqué la Cnil dans un communiqué.

Par ailleurs, les smartphones "embarquent de nombreux capteurs plus ou moins connus des utilisateurs (caméra, GPS, base de contacts, accéléromètre, etc.) et qui peuvent permettre aux applications d'accéder à des données dont la collecte peut se révéler très intrusive", a ajouté la CNIL.    Lorsque ses recommandations auront été publiées, la CNIL "procédera à des contrôles ciblés" chez les éditeurs, "et si besoin elle engagera des actions répressives vis-à-vis des organismes ne respectant pas leurs obligations", a-t-elle indiqué.

La CNIL s'intéressera particulièrement "aux applications s'adressant à des publics vulnérables ou traitant des données sensibles", comme les applications médicales, ou celles destinées aux enfants ou aux femmes enceintes. "Il est essentiel pour chacun de pouvoir contrôler les données auxquelles les applications mobiles ont accès", a-t-elle souligné. Selon les chiffres de la société d'études spécialisées App Annie, les Français passaient en moyenne 3,6 heures par jour sur leur portable en 2021, contre 2,7 en 2019. Au Brésil, en Indonésie et en Corée du Sud, les trois pays les plus accro au smartphone, le temps moyen passé par jour est supérieur à 5 heures.

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