Le Groupe Hersant Média sous enquête préliminaire
Après la demande d'une commission d'enquête parlementaire sur le rachat de plusieurs journaux par le tandem Hersant-Tapie, c'est maintenant la justice qui lance une enquête préliminaire sur d'éventuels abus de biens sociaux au sein du groupe de presse avant son changement de propriétaire. Cette enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris et porte notamment sur des transferts financiers entre le Groupe Hersant Média (GHM) et les héritiers de l'empire de presse.
La décision du Parquet fait suite à un "signalement" du ministre Arnaud Montebourg, qui aurait lui même été informé par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), l'organisme chargé d'étudier des entreprises en difficultés, selon Le Monde qui a révélé l'affaire. M. Montebourg s'est refusé à tout commentaire. Bernard Tapie, finalement repreneur aux côtés de la famille Hersant, estime "impossible" que le CIRI "d'aujourd'hui puisse balancer des informations confidentielles sur une entreprise malade qui vient le voir pour être soignée". "Une telle délation serait contraire à la mission du CIRI et signerait la fin de la relation de confiance entre les entreprises et les pouvoirs publics", a dit l'homme d'affaires à l'AFP. Les enquêteurs s'intéressent notamment au sort du golf Robert Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir), propriété personnel de feu Robert Hersant tombé dans l'escarcelle de GHM. Par ailleurs, à la demande du député PS des Bouches-du-Rhône, Patrick Mennucci, une commission d'enquête parlementaire doit être mise en place courant février pour étudier les mécanismes ayant conduit au rachat par Bernard Tapie de la moitié des titres de GHM pour 25 millions d'euros. M. Tapie avait qualifié de "tartufferie" le lancement d'une enquête parlementaire et les questions autour de la reprise de GHM.