La moitié des films de pub de sociétés publiques sont tournés à l'étranger

Près de la moitié des tournages de films publicitaires pour des sociétés publiques, parapubliques ou ayant reçu un soutien de l’Etat, ont été délocalisés hors de France en 2013, déplore la Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia (Ficam). Sur 75 films publicitaires produits l’année dernière par ces entreprises, 37 ont été tournés à l’étranger, dont 12 pour des impératifs de décors extérieurs et 25 pour de simples raisons économiques, selon une étude réalisée par la Ficam. Au total, sur 750 films produits chaque année pour les entreprises du secteur public et privé, le taux de délocalisation franchit le seuil de 60 %, précise-t-elle. "Au moment même où le régime des techniciens et comédiens intermittents est malmené et que l’ensemble de la filière technique nationale est fragilisée, les conséquences des délocalisations injustifiées méritent d’être soulignées", pointe la Ficam. "Si l’opportunisme du secteur privé vers la recherche de plus faibles coûts est un fait parfois critiqué, comment expliquer que des entreprises soutenues par l’Etat ou dont celui-ci est actionnaire ne soient pas guidées vers un comportement responsable et citoyen", s’interroge-t-elle. Sur un panel de sept productions étudiées en détail par la Ficam, la délocalisation a représenté une perte de 2 millions d’euros pour le secteur et de 4 000 journées de travail pour les techniciens et figurants français, assure-t-elle.

Par extrapolation, pour les 25 films délocalisés de 2013, la perte devrait atteindre 7 millions d’euros et 14 000 journées de travail, d’après ses calculs. La Ficam cite notamment un spot pour Renault tourné à Madrid, un pour la Citroën C4 Picasso à Prague, un autre pour la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) en Afrique du Sud, un film pour la Caisse d’Epargne en Thaïlande et un pour la Société générale en Belgique. Outre des bas coûts de main-d’œuvre, les délocalisations vers la République tchèque, la Roumanie, l’Espagne ou l’Afrique du Sud permettent notamment de profiter d’une "réglementation beaucoup plus souple qui optimise le temps de travail journalier, réduisant le nombre de journées des tournages de productions", analyse-t-elle.

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