Loi Macron : un recul sur le secret des affaires salué par les médias

Les médias ont salué vendredi "une première victoire" après l'annonce du retrait du secret des affaires, une disposition qu'ils contestaient vivement du projet de loi Macron, appelant à une concertation sur le nouveau texte. "C'est une très bonne chose, nous nous réjouissons de la marche arrière sur cet amendement, même si on reste méfiant pour la suite", a déclaré à l'AFP Vincent Lanier, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ). L'instauration, via un amendement parlementaire en commission, d'un secret des affaires dans le code du commerce, assorti de lourdes peines de prison et d'amende, au motif de protéger les entreprises de l'espionnage économique, avait suscité de fortes protestations de la presse et des ONG. Le rapporteur général du projet de loi Macron, Richard Ferrand, suggère que le secret des affaires, ou en tout cas "ce qui doit être protégé dans la vie des entreprises", soit rediscuté dans le cadre du projet de loi sur la protection des sources des journalistes, qui doit être débattu cette année à l'Assemblée. "Nous allons suivre de très près les débats sur le projet de loi sur le secret des sources", a averti le SNJ, qui s'inquiète notamment d'y "retrouver ces dispositions liberticides". Le gouvernement reste toutefois convaincu de l'importance d'un texte créant un secret des affaires. "Nous gardons la conviction que ce texte n'était attentatoire ni à la liberté de la presse, ni à celle des lanceurs d'alerte mais, vu l'émoi suscité, le groupe socialiste a jugé sage de retirer le texte", a expliqué Richard Ferrand à l'AFP. Si on veut définir un secret des affaires, "il faut le faire tranquillement, de manière pluraliste et contradictoire", juge pour sa part Fabrice Arfi, journaliste d'investigation à Mediapart.

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