Les consultations en ligne ne sont pas des sondages

Luc Laurentin, président du Syntec, syndicat représentatif des professionnels des études et sondages d’opinion en France, appelle les médias à la prudence sur les consultations en ligne

Après le lancement d’une campagne d’affichage par la Mairie de Béziers sur l’armement de la police municipale, des consultations ont été organisées par plusieurs médias sur leurs sites Internet, pour en évaluer la perception. La semaine dernière, les résultats de celles organisées par M6 et RMC ont été utilisés par cette même Mairie pour une nouvelle campagne d’affichage, où ils sont présentés comme issus de "sondages" légitimant sa communication.   

Syntec Etudes, syndicat représentatif des professionnels des études et sondages d’opinion en France[1], tient à réagir sur cette affaire, dernière en date d’une longue série. En effet, de plus en plus de médias proposent sur Internet des consultations ouvertes, sur des sujets d’actualité ("question du jour", "pour ou contre"…). Leurs résultats sont la plupart du temps diffusés sans précautions, dans la presse écrite, sur Internet ou au cours d’émissions.

Ces consultations, légitimes pour permettre d’élargir leurs publics et de les associer directement au contenu, fournissent un " instantané", limité à l’audience des médias qui les organisent. Elles ne peuvent en revanche pas prétendre à la rigueur scientifique de sondages et études d’opinion, qui nécessitent une démarche complexe, reposant sur des règles de représentativité et des quotas bien définis.

Aussi, pour limiter les risques de polémique à l’avenir, Syntec Etudes appelle les médias à distinguer leurs consultations des sondages, en leur accolant une simple mention : "consultation ouverte, non représentative de l’ensemble de la population française".

Cette proposition est en phase avec la position de la Commission des sondages[1], pour laquelle ces consultations "ne constituent pas des sondages entrant dans le champ de la loi du 19 juillet 1977. Il est donc impératif que ces enquêtes soient accompagnées de précautions de présentation faisant clairement apparaître qu'il ne s'agit pas de sondages au sens de la loi de 1977 et, par voie de conséquence, appelant l'attention des lecteurs sur la prudence avec laquelle il convient d'en interpréter les résultats".


[1] Autorité publique de régulation des sondages électoraux.

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