Nomination du patron de France TV : début du compte à rebours

Le compte à rebours pour la nomination du président de France Télévisions est lancé : à partir de ce mercredi et jusqu'à fin mai, le Conseil supérieur de l'audiovisuel doit désigner le prochain homme fort du groupe audiovisuel, au terme d'un processus secret qui fait polémique, puisque sont autorisées les candidatures secrètes pour encourager les postulants ayant d'importantes responsabilités. On imagine cependant, vu les fuites et levées de boucliers de toutes parts que la décision ne devrait pas trainer. 

Sur les 33 candidatures reçues, un premier tri a été effectué. Rien n'est officiel mais seraient en lice le président sortant de France Télévisions, Rémy Pflimlin, Pascal Josèphe, ex-directeur d'Antenne 2, Cyrille du Peloux, dirigeant de Veolia, Delphine Ernotte, directrice exécutive d'Orange, Robin Leproux (Ex-RTL et M6), Nathalie Collin, DG adjointe de La Poste, et Christophe Beaux, PDG de La Monnaie de Paris.

Les auditions des qualifiés pour le second tour sont actuellement en cours. Tout prétendant à diriger le navire France Télévisions devra avant tout suivre la feuille de route du gouvernement: faire mieux à moindre coût. La future direction devra être plus audacieuse dans ses programmes, attirer le jeune public, promouvoir la culture, développer le numérique et réformer France 3, le tout avec un budget en baisse. Et, si nécessaire, renoncer à une de ses chaînes.

Réactions en chaine

L'AFP a fait la synthèse. En attendant la décision du CSA, tribunes, doléances et contributions se sont multipliées ces jours-ci, des syndicats aux responsables de chaînes, en passant par les producteurs. Le syndicat des producteurs audiovisuels (USPA) appelle le prochain patron du groupe à "rompre avec une certaine vision schizophrénique de l'audience". France Télévisions "doit assumer une ambition d'audience, en diffusant de grands succès populaires. Mais, pour toucher tous les publics et en conquérir de nouveaux, elle doit aussi savoir se détacher régulièrement de cette donnée", estime l'USPA qui souhaite plus d'"innovation" et d'"audace". De leur côté, des producteurs et des dirigeants de France 4, que certains disent menacée, ont publié une tribune pour affirmer que "le service public doit conserver une chaîne qui touche les jeunes et les rassemble plutôt que les pousser à la marge de la sphère audiovisuelle, et les éparpiller". Dans une "lettre ouverte aux candidats à la présidence de France télévisions", la CGT du groupe leur demande de "retirer le projet +info 2015+", qui prévoit la fusion des rédactions nationales de France 2 et France 3. Le futur PDG de France Télévisions pour les cinq prochaines années, qui prendra ses fonctions en août, arrivera à la tête d'un groupe de cinq chaînes, 10.000 salariés, 2,8 milliards d'euros de budget mais aux audiences vieillissantes. Peu après la fin du mois de grève à Radio France, durant lequel le conflit s'est aussi cristallisé sur la personnalité de Mathieu Gallet, le choix du CSA pour l'autre grand groupe audiovisuel sera scruté à la loupe.

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