Nouvelle formule pour Le Progrès

Le Progrès sort mercredi sous une nouvelle formule, fruit d'un long dialogue avec ses lecteurs, dont il espère un arrêt de l'érosion de ses ventes, en particulier chez le lectorat urbain. "Ce lectorat est le plus compliqué à intéresser, car la concurrence en ville est la plus forte, même pour un journal régional en situation de monopole", explique le rédacteur en chef du quotidien lyonnais Xavier Antoyé. "La nouvelle formule s'inscrit dans la continuité de celle mise en place en 2011, avec un même format, un même   chemin de fer  et le maintien d'un cahier central d'informations pratiques", indique M. Antoyé. Mais les remontées des lecteurs ont montré que le journal était jugé "très dense", avec une hiérarchie de l'information insuffisamment lisible. La nouvelle maquette privilégie donc des articles plus courts - "lorsque le sujet le mérite, on multipliera les angles", explique M. Antoyé. Elle donnera aussi plus d'importance à la photo et il y aura plus de blanc dans la mise en page - "un code de la presse magazine", relève-t-il.

Mais le Progrès a aussi beaucoup travaillé avec les quelque 3 000 membres de son panel de lecteurs, pour savoir ce qui était lu - et ce qui ne l'était pas. Une quinzaine de thématiques, privilégiant les thèmes de la vie quotidienne (emploi, logement, santé, transports...), ont été retenues et seront désormais privilégiées. En revanche, le Progrès entend faire moins d'info locale "miroir", avec ses photos d'habitants posant en rang d'oignon. En matière numérique, l'effort se limite à harmoniser la charte graphique du site et du "print". "Pour nous, l'opposition n'est pas entre papier et électronique, mais entre gratuit et payant. Et à cet égard, l'abonnement numérique (au journal) se développe rapidement chez nous", a fait valoir le rédacteur en chef. La nouvelle formule sera appliquée aux publications bourguignonnes du groupe, le Bien Public de Dijon (dès le 13 janvier) et le Journal de Saône-et-Loire de Chalon-sur-Saône (le 17 février) qui adopteront la même charte graphique et éditoriale que le Progrès. "Il ne s'agit pas de servir l'information lyonnaise aux lecteurs de Dijon ou de Chalon", a assuré M. Antoyé, en soulignant que l'organisation de ces journaux resterait inchangée. Dans la dernière étude OJD, le Progrès, qui appartient au groupe Ebra du Crédit Mutuel, était crédité d'une Diffusion France payée (DFP) moyenne 2014-2015 de 186 837 exemplaires, soit -2,21% vs 2013-2014.

La concurrence de La Tribune de Lyon

Sur l'information locale et plus particulièrement sur celle de la métropole lyonnaise, le quotidien régional va devoir affronter une nouvelle concurrence avec les nouveaux projets numériques de l'hebdomadaire La Tribune de Lyon. Fondé en 2005, le magazine généraliste ambitionne de "reprendre le modèle de la presse quotidienne régionale (PQR) en l'adaptant dans le contenu et dans le fond à l'ère digitale", selon son directeur de la rédaction François Sapy. Le magazine généraliste s'apprête à lancer au premier trimestre 2016 une application pour mobiles et tablettes consacrée à de l'information locale, par quartier, "faite par des journalistes". Une première expérimentation doit avoir pour cadre le quartier branché de la Croix Rousse mais pourrait concerner si elle était un succès, près de "61 bassins de vie" dans l'agglomération lyonnaise, précise François Sapy. "Il faut tester le modèle", déclare François Sapy. Cinq à six articles sont prévus quotidiennement pour un abonnement revenant à un euro par semaine. Le projet a nécessité un investissement de 300.000 euros financé à 60% par le "fonds Google" d'aide à la presse. La Tribune de Lyon qui affiche une diffusion d'environ 4.000 exemplaires et un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros, va également lancer en décembre un autre site web destiné à la politique et aux décideurs, saladelyonnaise.com.

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