Femmes de la communication, plus engagées que les hommes ?

Certains métiers restent encore des bastions féminins : éducation à la petite enfance, commerce, soins aux personnes âgées... Ils sont aussi traditionnellement moins bien payés, car les compétences nécessaires pour occuper ces emplois sont peu reconnues, considérées comme innées chez les femmes (empathie, relationnel, patience…).

Est-ce pour ces mêmes raisons que les femmes sont très majoritaires à occuper les fonctions communication dans le secteur médico-social et de fundraiser, métier à la croisée des chemins entre marketing, communication et management stratégique ?

En tout cas, force est de constater que cette profession qui demande engagement, empathie et forte polyvalence, est très majoritairement féminine. Selon le portrait type dressé par l’étude menée par Fundorama*, le fundraiser est plutôt jeune, 32% ont moins de 35 ans et 34% entre 35 et 44 ans, et en effet très féminin et de plus en plus, puisque ce poste est occupé par 77% de femmes contre 53% en 2008 !

Les femmes plus philanthropes que les hommes ?

Cette fonction bouge et s’adapte sans cesse à son environnement. Autrefois apanage des organisations et des causes d’intérêt général, le fundraising s’étend désormais aux domaines de la culture, de la recherche, de l’enseignement supérieur… et fait appel à des expertises diversifiées : digital, multicanal, big data, marketing relationnel… Il en est de même pour le médico-social qui se dote de services communication structurés qui doivent mettre en lumière ce secteur en plein développement. Malgré une professionnalisation de ces métiers, ils restent occupés par les femmes en priorité.

Mon expérience de directrice de la communication dans le secteur associatif confirme ce constat, et dans le groupe des communicants du secteur médico-social que nous avons créé il y a un an, nous sommes 80 % de femmes.

Il serait sûrement réducteur et simpliste d’affirmer que les femmes s’intéressent plus à ce genre de métiers car elles sont plus sensibles et altruistes.

Mais plusieurs initiatives récentes montrent que les femmes s’engagent en effet de plus en plus et prennent désormais aussi la parole pour partager leurs points de vue, faire adhérer à leur cause, s’attaquer à ce qui leur parait injuste voire insupportable.

On pensera au mouvement #MeTooPub qui a dénoncé le sexisme et le harcèlement dans le milieu de la communication, la création du collectif Digital Ladies & Allies pour accroître le nombre et la visibilité des femmes dans la tech ou encore à venir, l’événement « Debout citoyennes » d’Eklore qui aura lieu le 8 mars, et qui mettra en lumière 100 citoyennes qui « se lèvent le matin pour un monde plus humain » (artistes, entrepreneuses, militantes…).

Femmes de la communication, continuons à agir et à prendre la parole pour faire avancer notre société vers plus d’égalité et d’humanisme !

Messieurs de la communication, nous vous attendons à nos côtés pour rétablir plus de parité sur des métiers et des secteurs tout à fait passionnants et en plein développement !

Soyons tous militants des valeurs qui nous sont chères.

* 5ème édition de Fundorama, premier observatoire français des métiers du fundraising réalisée par L’Association Française des Fundraisers. Etude 2018 réalisée en juin 2018 auprès de 270 professionnels du développement des ressources et du mécénat.

(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).

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