Soudain je suis apatride

Marie-Pierre Benitah Marystone

CLM disparaît. Je crois que c’est inédit dans l'histoire de la pub. Elle aurait pu devenir CLM slash "quelque chose",  même si elle ne reste plus BBDO. Elle aurait pu fusionner et prendre un nom bizarre mélangé à quelques autres lettres.

 

Non, nos amis américains préfèrent la dissoudre. 

 

Alors que notre métier est de façonner des marques, et de faire qu'elles ne meurent pas mais se réinventent dans l’époque : on fait mourir CLM ! La marque CLM existe bel et bien et pas que dans la mémoire de quelques nostalgiques.  Elle a un ADN adulé, une histoire flamboyante, CLM a inventé le planning et la création intelligente. CLM a prôné, prouvé le pouvoir des idées en publicité , elle a fait entrer le mot insight dans la langue française, CLM a fait des campagnes qui sont vivantes dans la culture populaire. CLM a inspiré et propulsé de grands talents dans la publicité et dans tous les arts que nous aimons. 

 

Cette dissolution est une insulte pour tous ceux qui y ont œuvré. 

 

Pour tous ceux qui y ont brillé.  Pour nous qui avons fait CLM. Pour ma part j'y suis née publicitairement. 24 années à faire de la vraie publicité. Qui se voit et produit des effets. CLM disparait du paysage publicitaire français ? C'est comme si j'étais née dans un pays qui n'est plus sur la carte du monde.  Ce matin je suis apatride. Comme beaucoup d’entre nous. 

CLM n’appartient pas à BBDO mais à ceux qui l’ont fait et qui l’aiment. 

Laissez nous la marque, elle est le patrimoine et l’héritage de ceux qui l’ont portée.  Et les belles marques ne doivent pas mourir. 

Ou bien c’est l’essence même de notre métier qui est remis en question. 

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