Fred & Farid à Beijing : l’Année de la chèvre se présente bien

Utopiste, visionnaire, un brin flambe, gonflée ? Tout fut dit sur l’installation de Fred & Farid à Shanghai il y a deux ans et demi et son pont virtuel reliant la parisienne à la chinoise H24. C’était finalement bien de l’anticipation. Un coup de foudre pour le pays, de Fred Raillard, une impulsive décision… et aujourd’hui 140 personnes et une cinquantaine de marques, dont une dizaine de chinoises. Si le succès semble fulgurant, tout s’accélère encore en 2015. Fred, qui planifiait tranquillement à l’ouverture d’une seconde agence en Chine, fait finalement fissa pour propulser Fred & Farid Beijing. Le détonateur? le film "My Name" diffusé sur CCTV principal réseau de télévision publique chinois. Plus qu’une intronisation quand on est le premier groupe français de communication à communiquer à 1,4 milliard de personnes pendant le Chinese New Year Show, le « Super Bowl Chinois », soirée du Nouvel An.

Trois questions à Fred Raillard CEO Group. La Chine, presque trois ans après

Pourquoi ouvrir une seconde agence avec Fred & Farid Beijing ?

Nous avions planifié cette ouverture. Elle était nécessaire pour accompagner SKP, le « Galeries Lafayette » Chinois, qui nous avait demandé d’y aller. Si ce client était la motivation initiale, CCTV a été l’accélération. 125 scripts étaient en compétition pour le spot du Nouvel an chinois et nous avons tremblé que cela ne se fasse pas jusqu’à la dernière seconde. « My Name », c’était faire entendre la voix de la Chine vers la Chine. Tout est scruté, validé analysé par le ministre de l’information chinois, alors une fois que le film sort, nous devenons une agence chinoise. Il n’y a plus de « contre indication » ni de méfiance à l’égard de la petite française. Cela vaut adoubement. Ce que nous pouvions considérer comme intouchable devient accessible : les budgets dans l’énergie, les transports, les télécoms, l’assurance… Tous ces secteurs qui nous étaient intouchables, les gros budgets d’état... Tout est à portée. Et ce rapport au gouvernement, contrairement à ce qui peut se passer en France, ouvre des portes mais n’en ferme pas. Les politiques sont extrêmement respectés en Chine.

Que vous inspire Beijing ?

C’est à Shanghai que je suis tombé amoureux de la Chine, au point de bouleverser ma vie pour m’y installer, en quelques jours. Mais c’est à Beijing que j’ai compris la véritable échelle de ce pays. Shanghai est la capitale économique et Pékin en est la capitale politique, intellectuelle et culturelle. De là sont dirigés 1,4 milliard de chinois mais aussi la diaspora dans le monde entier, des millions de personnes. Et puis il y a les gens, Beijing où «les gens du nord ». Ils sont très chaleureux, attachants, simples, les relations y sont fluides et faciles.

Comment vous organisez-vous ?

Comme pour Fred & Farid Shanghai, nous commençons petits. Même si, depuis le film, CCTV nous a missionné pour l’Année de la chèvre, que nous en sommes au début d’une relation sur le long terme, ou encore que le géant Tencent nous a mis sur un brief. Fred & Farid Beijing est située dans des locaux de 300 mètres carrés au coeur du Sanlitun District, un des quartiers les plus trendy et dynamique de la ville. Comme pour Shangai, nous envoyons deux personnes, Chan Li et Louise Battus, au commercial sur CCTV et SKP. Après, le développement sera organique, comme toujours. Mais le centre névralgique demeure à Shanghai.

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