Google pas encore tout à fait mobile

Google, plombé par le dollar fort, n'a pas augmenté ses résultats autant qu'espéré au premier trimestre, mais a revendiqué la bonne santé de ses activités publicitaires mobiles et vidéos sur YouTube. La société américaine a ainsi fait état d'une hausse de 4% pour son bénéfice net trimestriel, à 3,6 milliards de dollars, et de 12% pour son chiffre d'affaires à 17,3 milliards de dollars. Sans les effets de change défavorables, le chiffre d'affaires a progressé ce trimestre "d'un solide 17%", a souligné le directeur financier, Patrick Pichette. Les recettes publicitaires, qui constituent la principale source de revenus du groupe, ont augmenté de 11% à 15,5 milliards de dollars ce trimestre. A titre de comparaison, le réseau social Facebook a vu les siennes bondir de 46% à 3,32 milliards. Google reste très dominant dans la publicité en ligne, dont il s'est encore octroyé près d'un tiers des recettes mondiales l'an dernier. Mais, selon beaucoup d'analystes, il est attaqué depuis plusieurs trimestres par Facebook dans les annonces mobiles : la part de marché du géant internet y est en effet tombée de 46% en 2013 à 38% l'an dernier, quand celle de son challenger passait de 16% à 17%, d'après des estimations de la société de recherche eMarketer.

Google s'est employé à apaiser ces inquiétudes, alimentées par l'évolution des deux données surveillées par les analystes pour évaluer sa santé dans la publicité, et qui fournissaient encore ce trimestre des indices contrastés. Le nombre de clics sur des annonces publicitaires publiées par Google sur ses propres sites ou des sites tiers, qui déclenchent le paiement du groupe par les annonceurs, affiche en effet une nette progression, de 13% après 14% au quatrième trimestre. Mais le prix moyen par clic a accéléré sa baisse, à -7% après -3% sur les trois mois précédents. Les analystes y voient le reflet de difficultés de Google à monétiser les accès à internet depuis des appareils mobiles.  "Ce n'est en fait pas le cas", a affirmé M. Pichette, qui assure que "la solidité dans la recherche mobile a été le moteur clé de la croissance" du trimestre. Il n'a pas donné de chiffres concret, mais argumenté que si le prix moyen des publicités baissait, ce n'était pas à cause de problèmes dans le mobile, mais parce que les internautes regardaient de plus en plus de spots vidéo sur sa filiale YouTube, et que celles-ci étaient pour l'instant commercialisées moins cher que les espaces publicitaires sur d'autres sites. Pour lui, c'est même plutôt une bonne nouvelle : "La contribution de YouTube à nos recettes publicitaires continue de croître fortement", a-t-il indiqué. Le responsable des activités opérationnelles, Omid Kordestani, y a notamment vu l'effet d'un déplacement des budgets publicitaires de la télévision vers internet.

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