Mediapart provisionne et ambitionne

Mediapart présentait jeudi le bilan de son année 2015. Le site d’information payant voit ainsi son nombre d’abonnés progresser de +9,8% en un an, avec 118 099 abonnements individuels et collectifs contre 107 568 il y a un an. Le chiffre d’affaires a quant à lui enregistré une hausse de +19%, à 10,3 millions € pour un résultat courant 2015 de 1,87 million €. Cependant, Mediapart a vu ses comptes plombés par le redressement fiscal dont il fait l’objet depuis 2013. Il a ainsi, le 15 décembre dernier, du verser au fisc 2,1 millions €, et le 4 février 243 500 €. Si le total est de 2,34 millions €, il reste tout de même encore à Mediapart à verser aux services de Bercy pas moins de 4,7 millions €, représentant 3,35 millions d’euros de redressement auxquels s’ajoutent 1,35 million € de pénalités pour « mauvaise foi ». Une somme d’ores et déjà provisionnée dans les comptes de Mediapart.

Le fisc poursuit Mediapart pour s'être auto-appliqué entre 2008 et 2014 un taux de TVA de 2,1% sur ses abonnements en ligne alors que sur la période, les sites de presse étaient assujettis à un taux de TVA à 19,6%. L'administration fiscale lui réclame donc la différence entre le taux de TVA de 19,6%, qui s'appliquait alors à la presse en ligne, et le taux réduit de 2,1% qui était jusqu'en février 2014 réservé à la seule presse papier.

Edwy Plenel, cofondateur de site, a indiqué qu’il avait ouvert fin 2015 et début 2016 « une réclamation contentieuse », étape préliminaire à la saisie du Tribunal administratif. Deux procédures vont être parallèlement engagées : une demande de transmission d’une « Question prioritaire de constitutionnalité » (QPC) auprès du Conseil constitutionnel et d’une « Question préjudicielle » auprès de la Cour de justice de l’Union européenne. Toutefois, souligne Marie-Hélène Smiejan, directrice général du site, « nous entendons obtenir l’abandon de la totalité du redressement » mais cela prendra du temps, « 4 à 5 ans », indique-t-elle.

Les projets 2016

Mais l’ambiance n’est pas morose au sein de la direction du site. Les projets fourmillent. Premier étage de la fusée, la sortie d’une nouvelle appli mobile et tablette ainsi que la mise sur orbite d’une nouvelle version du Club Mediapart qui permet aux abonnés de contribuer éditorialement. Au menu, 4 nouvelles rubriques (« depuis 48 heures », « L’agenda de Mediapart », « Les blogs » et « Les éditions participatives »). Par ailleurs, « d’ici la fin de l’année », assure-t-on, « Le Studio » (pour l’heure un nom de code), homepage intégralement dédiée au multimédia et à la vidéo, devrait faire son apparition sur le site. "Un site dans le site", précisent les dirigeants de Mediapart.

À lire aussi

Filtrer par