Les paris choc du PMU

Publicité, web et environnement pédagogique sont les trois piliers de la nouvelle offensive du PMU. L’enjeu est de taille : conquérir de nouvelles générations de parieurs et enrayer le déclin des paris « en dur ».

J’te parie que je fais tourner mon flingue trois fois de suite dit un « cops » à un autre, tandis qu’un capitaine de bateau mise lui sur le fait qu’il peut naviguer 5 minutes les yeux bandés. Deux paris qui ne sont pas sans conséquences : l’assassinat de Kennedy par ricochet de balles et le naufrage du Titanic… Et oui, les paris ça peut mener loin. C’est le ton impertinent mais plutôt drôle qu’emploie Publicis dans la nouvelle prise de parole du PMU et illustrant la signature « Vous aimez parier ? Vous allez adorer les paris hippiques ». Cyrille Giraudat, directeur marketing du PMU et Olivier Altmann, co-président en charge de la création de Publicis Conseil, ont décidé là de réveiller « le parieur qui sommeille en chacun de nous. Le môme qui disait « cap » ou « pas cap » dans son enfance, pour interpeller tous les parieurs qui s’ignorent ». Car l’enjeu est là : faire venir au PMU de nouvelles générations de joueurs. Des générations certes aguerries au jeu mais qui ignorent tout du PMU et qu’il convient de séduire avec leurs propres codes. D’où le choix, pour les deux spots, de confier la réalisation à Jake Szymanski (Caviar) qui pratique le second degré à merveille et sait s’adresser à la cible visée, même si le turfiste quadragénaire est susceptible de se poiler un tantinet aussi.

Galop sur le digital

Les Français de 18 à 34 ans -27% de la population - représentent 47% des joueurs, et pour les toucher, il faut forcément aller se balader du côté des réseaux sociaux. Publicis Modem signe l’opération digitale « Sérial Parieur ». Concept : 10 « personnalités » du web prêtent à se livrer à 10 courses déjantées : en caddie, en patin à glace ou en talons aiguille. Dix « stars » qui ne sont pas choisies au hasard, mais en fonction de la puissance de leur réseau et de leur faculté à créer le buzz. La page Facebook du PMU enregistre déjà 50 000 inscrits et le pro de la course devrait atteindre sans peine son objectif digital. Il s’agit de réveiller les instincts de parieurs de 20 000 personnes misant sur ces courses de stars. A gagner, des « bons à parier » (le PMU en distribuera 50 000 pour susciter des vocations) et surtout un tour du monde des plus beaux hippodromes.

Oui mais on n’y connait rien aux courses

Ces communications s’assortissent d’un volet pédagogique. « Nous voulons apporter un service digital sur l’ensemble des points de contact des joueurs potentiel. Nous offrons un substitut du patron de bistrot qui n’a plus le temps » explique Cyrille Giraudat qui espère enfoncer la barrière de l’indifférence en démontrant que « l’envie de parier est plus forte que tout ». Le PMU lance easypari.fr, une plateforme ludique pour les non initiés. Avec ces trois actions simultanées, et un plan média d’envergure coordonné par ZenithOptimédia qui démarre aujourd’hui et se poursuit jusqu’au 1er décembre, le PMU escompte bien enrayer la chute des paris et prévenir le vieillissement de ses clients en séduisant un public plus jeune et plus joueur. Actuellement, l'âge moyen du parieur du PMU en dur est de 45 ans, contre 35 ans pour le parieur en ligne. Et le chiffre d'affaires qu'il génère est en berne en ces temps de crise. Même si le PMU mise sur un développement à l'international -et tout y est au beau fixe-, trouver de nouveaux joueurs reste une priorité hexagonale.

Pari sur canapé

Une autre voie s'ouvre pour le PMU. Dans un tout autre domaine, c'est avec l'Arjel que des avancées ont eu lieu cet été. L'Autorité de régulation des jeux en ligne a homologué pour la première fois un logiciel qui permet de jouer au PMU en passant par sa télévision. "L'accord se fait en partenariat avec LG et devrait se concrétiser dans les prochaines semaines" dévoilait ce matin Cyrille Giraudat. Outre le dur, on pourra désormais parier en utilisant son ordinateur, son téléphone portable ou sa tablette et maintenant sa télé. Nul doute que le PMU bénéficiera de l'ajout de cette corde à son arc. C'est là un premier pas franchi par l'Arjel, qui accompagne cette homologation de recommandation mais ouvre la voie. Dans un avenir proche, à la faveur d'autres homologations, il devrait aussi être possible de jouer au poker ou de prendre des paris sportifs via sa télévision. A ce jour, vingt opérateurs exploitant 31 agréments (15 pour le poker, 8 pour les
paris sportifs, 8 pour les paris hippiques) sont actuellement autorisés par l'Arjel sur le marché français des jeux en ligne ouvert en juin 2010.

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