Aurélie Filippetti sur tous les fronts

"Il y a un France Télévisions bashing en ce moment". Invitée par l'Association des journalistes médias (AJM), la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti est revenue sur la situation de l'audiovisuel public, entre économies, grognes et situation sociale plus que tendue. Le plan de départs "volontaires" est certes "difficile à négocier" mais il "fait partie des mesures qui permettront à France Télévisions de travailler", assure la ministre. Le plan était à l'origine "plus important" rappelle-t-elle. "Je suis soucieuse des salariés et je prends mes responsabilités". Mais tout cela "remonte à la gestion exercée par le précédent gouvernement". "Mon souci est d'apaiser, rassurer, et de voir une trajectoire sur 2015 pour sécuriser le paysage de France Télévisions".

France 3 et l'indépendance éditoriale

Mme Filippetti s'est par ailleurs montrée opposée à une participation des collectivités locales au capital des antennes régionales de France 3, un projet un temps avancé. "Je ne souhaite pas que les collectivités locales investissent dans les antennes de France 3 en région pour des questions d'indépendance éditoriale", a-t-elle déclaré alors qu'une mission sur l'avenir de cette chaîne du groupe France Télévisions vient d'être confiée à Anne Brucy, ancienne directrice du réseau France Bleu. Ses conclusions sont attendues au mois d'avril. "En fonction de ce qui sera proposé, nous travaillerons ensuite à la réorientation de France 3", a ajouté la ministre. Sans se prononcer sur les pistes privilégiées, Aurélie Filippetti a indiqué qu'il s'agissait d'une "question d'équilibre" entre la diffusion locale et la diffusion nationale. Se disant toutefois attachée à la mission de proximité géographique et à la mise en avant des programmes régionaux, la ministre a souligné que cela "se fera à moyens constants, avec une moindre part pour le national", même si "France 3 doit rester une chaîne nationale".

Le secteurs interdits à la pub en TV... toujours interdits

Interrogée sur les secteurs interdits de publicité à la télévision, la ministre de la Culture et de la Communication se dit "sans tabou". Mais, avoue-t-elle, "il n'y a pas d'évolution souhaitable". "La seule chose possible selon la DGMIC (Direction générale des médias et des industries culturelles, ndlr) était de faire des présentations de produits à la fin des émissions", explique-t-elle. "Autant ne rien faire". Aujourd'hui "il n'y a pas de raison et d'argument qui semblent efficaces" si l'on veut "maintenir la situation économique de la presse quotidienne régionale" alors que les exemples étrangers se sont pas révélés "concluants".

La listes des événements majeurs en TV va "évoluer"

L'appel d'offres lancé par la Fédération française de tennis (FFT) sur les droits TV du tournoi de Roland Garros n'a par ailleurs pas laissé Mme Filippetti indifférente. Déclaré infructueux par la FFT alors que France Télévisions, partenaire historique du tournoi, avait candidaté, la ministre a insisté : "le tournoi de Roland Garros a toute sa place sur le service public". "Nous devons mobiliser l'expression du sport en gratuit" à la télévision, "l'intérêt général doit prévaloir". A cet effet, la ministre a annoncé la préparation, avec la ministre des sports Valérie Fourneyron, d'un décret sur la liste des événements sportifs majeurs en TV qui pourrait "évoluer".

Presse en ligne : une TVA à 2,1% en 2014

Sur les aides à la presse, la ministre s'était engagée à obtenir le maintient de la TVA à taux réduit (2,1%) pour toute la presse. "Il a fallu l'obtenir" et "on l'a obtenu", rappelle-t-elle. Mais pour la presse en ligne encore hors du champ, "nous discuterons avec la Commission européenne jusqu'à la fin de l'année". Quoi qu'il en soit, "on le fera en 2014". Nous ne sommes plus à un contentieux près avec la Commission européenne", explique-t-elle.

Le sens de l'histoire

Enfin, Mme Filippetti a fait part de sa volonté de voir "l'ensemble des supports connectés intégré dans les assiettes de contributions". "C'est le sens de l'histoire", ajoute-t-elle. Revenant par ailleurs sur le fonctionnement du fonds Google sur la presse, la ministre considère que la "prédominance de Google peut être contestable" en la matière. "Je demande que me sois communiqué le suivi, le rapport d'activité" afin de savoir "ce qui se passe" avec ce fonds. "Attention", avertit Mme Filippetti, "Google ne doit pas tout décider". Déjà, affirme la ministre, les projets numériques qui ont bénéficié de la manne fonds stratégique d'investissement de l'Etat se sont vus rejeter de facto leur dossier par le fonds Google pour la presse.

Aurélie Filippetti a également annoncé qu'elle ne serait pas candidate aux prochaines élections Municipales de 2014. Mais qu'elle figurerait sur la liste de Dominique Gros, maire de Metz. "Je resterais ministre", conclut-elle.

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