CSA : Olivier Schrameck va présider la transition

Olivier Schrameck

En nommant Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, à la présidence du Conseil supérieur de l'audiovisuel, François Hollande a choisi de banaliser la fonction. Conseiller d'Etat, ancien ambassadeur à Madrid, le nouveau président du CSA affiche un parcours impeccable au service de l'Etat. Rien dans sa carrière n'indique cependant une quelconque inclination pour la chose audiovisuelle contrairement à tous ses prédécesseurs. Michel Boyon, qu'Olivier Schrameck remplacera le 24 janvier, fut par exemple président de Radio France. Comme pour anticiper les critiques à venir, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a assuré qu'il ne s'agissait "nullement d'une nomination politique", ajoutant : "Vous verrez à l'épreuve des faits, on ne peut pas faire de procès  d'intention à M. Schrameck", dont la "compétence est reconnue". Politique ou non, ce choix apparaît comme celui d'une transition pour le Conseil qui doit être profondément réformé dans les mois qui viennent.

Le gouvernement a l'intention notamment de redonner au CSA le pouvoir de nomination des patrons des entreprises de l'audiovisuel public, annulant ainsi la réforme de Nicolas Sarkozy de réserver cette prérogative au chef de l'Etat. D'autre part, il est prévu que le CSA se rapproche de l'Arcep, l'autorité des postes et télécoms, pour une régulation plus cohérente des contenus et des "tuyaux". Autant de chantiers que le nouveau président du CSA va devoir piloter en étroite collaboration avec les trois ministres impliqués dans le dossier : Aurélie Filippetti, Fleur Pellerin (Economie numérique) et Arnaud Montebourg (Redressement productif).
Reste enfin qu'Olivier Schrameck n'arrive pas seul au CSA, puisque deux autres conseillers ont été nommés : Memona Hintermann-Affejee, grand reporter à France 3, a été choisie par le président du Sénat pour remplacer Alain Méar, tandis que le président de l'Assemblée nationale a désigné Sylvie Pierre-Brossolette, directrice-adjointe de la rédaction du "Point", pour succéder à Rachid Arhab. Ces trois nouveaux membres sont les premiers nommés par la gauche, les neuf membres actuels ayant tous été désignés par des élus de la majorité  sortante depuis 2002, sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.


 

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