Filippetti : une loi sur l'indépendance de l'audiovisuel en mai

Aurélie Filippetti

Un retour de la publicité à la télévision  sur  le service public après 20 heures ne paraît "pas évident" à la ministre de la  Culture, Aurélie Filippetti, qui le dit dans une interview au Parisien  dimanche, où elle annonce une première loi sur "l'indépendance de  l'audiovisuel" avant l'été. Interrogée sur son "différend" avec Bercy sur un retour de la publicité le  soir sur le service public, elle explique: "Avec Bernard Cazeneuve (le nouveau ministre du Budget), nous allons reprendre le dialogue. C'est un homme  de culture. S'agissant du retour de la publicité après 20 heures, soyons  pragmatiques. Sarkozy a fait perdre 420 millions d'euros au service public en la  supprimant, et on récupérerait seulement 100 à 150 millions si on la  rétablissait. Et ce retour soulèverait d'autres questions. Il ne me paraît pas  évident".    Au sujet de la réforme de la nomination des patrons des chaînes publiques,  la ministre promet "une première loi sur l'indépendance de l'audiovisuel avant  l'été, sans doute en mai". "Une priorité", dit-elle, qui "va avec la  moralisation de la vie politique", alors que "Sarkozy s'était scandaleusement  auto-attribué ces nominations, ce qui était totalement anormal pour une grande  démocratie", selon elle.  A propos de  l'éventualité de diffuser les émissions de télé réalité après 22 heures après la mort d'un candidat de Koh-Lanta, la ministre estime qu' "en tant que citoyenne et mère de famille j'y  serais favorable, mais je n'ai pas à me prononcer en tant que ministre de la  Culture. C'est au CSA de le faire. Son président Olivier Schrameck a engagé  une réflexion sur une charte de déontologie et de bonnes pratiques" rappelle  Mme Filippetti qui évoque le "vrai drame" de "la mort du candidat et du  médecin de l'émission".

  Quant à la réforme de la loi Hadopi, sujet sur lequel Pierre Lescure doit rendre en mai  Aurélie Filippetti juge  nécessaire d'"arrêter de se focaliser sur les internautes", pour "s'attaquer à  la contrefaçon commerciale, lutter contre les groupes qui gagnent de l'argent  avec le piratage et développer des catalogues d'œuvres facilement accessibles  en téléchargement légal". "Les consommateurs paient 500 à 600 euros pour un iPhone ou un iPad,  enrichissant des grandes entreprises comme Apple qui ne créent que peu  d'emplois en Europe. Je suis donc favorable à ce que des groupes comme Apple  ou YouTube contribuent à la création, tout comme nous avons obtenu que Google  aide les éditeurs de presse", dit Mme Filippetti.

À lire aussi

Filtrer par