Les Echos sur le newsstand d'Apple le 17 octobre

Les éditeurs de presse français ont tenté longtemps de faire corps contre Apple, jugeant les conditions commerciales de la firme à la pomme inacceptables. La posture s'est peu à peu fissurée et beaucoup se sont engouffrés. Dernier en date : "Les Echos". Le quotidien sera en effet disponible le 17 octobre prochain sur Newsstand, le kiosque numérique d'Apple. "Nous avons beaucoup réfléchi" et nous pensons que "nous aurions tort de nous priver d'un canal de ventes supplémentaires", explique Francis Morel, président du groupe Les Echos. Afin de promouvoir cette entrée, "Les Echos" sera disponible avec 15 jours d'essai offerts et un accès gratuit au journal dès 22h30 sur iPad et iPhone. Tout en restant membre du GIE ePresse, "Les Echos" souhaite ainsi capitaliser sur sa bonne santé print (Diffusion moyenne France payée 2013-2012 : 122 136 exemplaires, +1,32% vs 2011-2012 - DSH, OJD) et sur ses abonnements numériques (actuellement 16 000 ex. avec un objectif de 18 000 ex. d'ici la fin de l'année, 15% de la diffusion totale, +56% en un an). Apple est "une énorme machine à promouvoir", souligne pour sa part le directeur des activités digitales des Echos Frédéric Filloux. Avec aujourd'hui 45 000 abonnements papier + numérique et un objectif à la fin de l'année de 60 000 (50% de la diffusion totale), Les Echos vise les 4 millions de lecteurs. "Nous préférons 4 millions de lecteurs/visiteurs CSP+, actifs que d'en avoir un nombre supérieur, mais pas de la même valeur", relève M. Morel. Celui-ci ne ferme d'ailleurs pas la porte à d'autres plateformes numériques pour la vente de titres : "si on nous propose un business model intéressant, on regardera", assure-t-il.

Un nouvel outil de conquête

Francis Morel a par ailleurs annoncé le lancement d'une application GRID* pour le compte de la SNCF. Première étape d'une offre qui pourra être déclinée auprès d'autres clients sans citer pour l'heure d'objectif, cet "outil de conquête" permet de "renforcer les liens du journal avec les entreprises, et les entreprises avec leurs encadrements", explique le président du groupe Les Echos. Concrètement, l'appli qui se vend sous licence, "au même prix ou un peu plus cher que l'abonnement", se présentera, en haut à droite, avec la lecture possible du quotidien économique. A gauche, le mobinaute pourra consulter un flux d'informations à la fois issu des Echos mais également de différentes sources relatant les thèmes intéressants le client titulaire, ainsi que de l'entreprises elle-même. En bas, à droite, figurera des informations intranet de l'entreprise. Disponible sur l'App Store, mise à jour en temps réel, disposant d'un moteur de recherche, d'un système d'alerte en push et de sauvegarde d'informations, l'appli imaginée et conçue en interne fonctionne également off-line. Une innovation qui a bénéficié du Fonds Google pour la presse. "Nous déposerons d'autres projets auprès du Fonds, on va avoir besoin d'aide parce qu'il faut financer" les ambitions numériques du groupe.

Encore mieux qualifier les audiences

Enfin, le groupe Les Echos travaille à la qualification de ses audiences. Pour cela, il a mené avec la société Ezakus l'élaboration des profils détaillés de ses internautes. "Ce qui fait la valeur des Echos, c'est la qualification des audiences", martèle M. Morel. Depuis juillet dernier, Les Echos scrute donc "qui vient, qu'est-ce qu'il regarde, etc." et procède au croisement de données, explique Frédéric Filloux. Un outil "pas seulement publicitaire", insiste-t-il. C'est également "un outil de recommandation éditoriale" qui engendre une réflexion sur l'organisation de la rédaction du titre et "efficace pour la conversion au paywall". "20% de nos nouveaux abonnés viennent du paywall", conclut M. Morel.

* : GRID : infrastructure virtuelle constituée d'un ensemble de ressources informatiques potentiellement partagées, distribuées...

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