Libération vote la grève

65,6% pour, 34,4% contre. La grève a ainsi été votée par les collaborateurs de « Libération » lors d'une assemblée générale qui se tenait jeudi. Le quotidien ne paraîtra donc pas en kiosque ce vendredi, de même que le site web ne sera pas actualisé jusqu'à 15h ce même jour, pouvait-on lire sur le site du journal. Les salariés réclament toujours le départ des dirigeants du journal, Philippe Nicolas et Nicolas Demorand, départ qu'ils avaient déjà demandé en novembre dernier par une motion de défiance votée à près de 90%. Autre motif de mécontentement et d'inquiétude de la part de la rédaction, le projet d'avancement du bouclage du quotidien de 21h30 à 20h, mesure qui entraînerait permettrait une économie de 1,5 million d'euros d'impression. En outre, les salariés souhaitent que les actionnaires actuels du quotidien,  Bruno Ledoux, Edouard de Rothschild et le groupe italien Ersel , réinjectent de l'argent dans l'entreprise, ce à quoi ils se refusent jusqu'à présent. Entré il y a quelques semaines au directoire, François Moulias, le représentant des actionnaires du quotidien, a adressé un mail hier au salarié dans lequel il affirme que "chacun doit assumer ses responsabilités",  les actionnaires pour dire s'ils "accompagnent ou non", le plan de Libération et  les salariés "pour confirmer qu'ils sont prêts à assumer le bouclage à 20 H (avec une deuxième édition possible sur 86 % de la diffusion chaque fois que nécessaire) et à trouver un accord sur les mesures sociales proposées". 

Grevé de 6 millions d'euros de dettes, le journal, qui compte 290 salariés, devrait perdre 1 à 1,5 million en 2013 et ne dispose que de quelques mois de trésorerie. Les ventes du quotidien ont chuté de 14,9 % en 2013. François Moulias, artisan du plan d'économies qui demande aux salariés d'accepter des baisses volontaires de salaires, avait assuré à la mi-janvier que le nom de nouveaux investisseurs seraient connus dans les deux mois.

 

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