Metronews stoppe sa version papier et supprime 60 postes

Coup de bambou. Le groupe TF1, propriétaire à 100% de Metronews depuis 2011, compte arrêter la version papier de ce quotidien gratuit, frappé par la "crise du marché publicitaire", a-t-il annoncé jeudi. Outre l’arrêt du papier, le projet de TF1 "entraînerait la suppression de 60 postes", écrit le groupe, qui précise vouloir privilégier "le reclassement interne" au sein du groupe TF1, "afin de réduire le nombre de licenciements". Il précise toutefois qu’il « maintiendrait l’activité digitale avec l’objectif de développer les positions déjà acquises par la marque, capitalisant ainsi sur les investissements effectués dans ce domaine ». Si le plan d’accompagnement fera l’objet de négociations avec les partenaires sociaux « dans les prochaines semaines », souligne TF1, une réunion du comité d’entreprise est d’ores et déjà prévue le 26 mai prochain. Metronews a enregistré plus de 10 millions d'euros de pertes en 2014, selon le groupe. A l'origine du lancement de la presse gratuite en France en 2002, le titre est aujourd'hui le 3ème journal gratuit du pays (derrière 20 Minutes et Direct Matin) avec 744 988 exemplaires diffusés en moyenne chaque jour en 2014, quasi stable à +0,2% sur un an.

Un secteur en crise profonde

La version papier de Metronews est la première victime d’un secteur particulièrement touché par la crise. Selon l’Irep, les recettes des 3 quotidiens gratuits d’information (20 Minutes, Direct Matin) ont chuté de 21,6 % au premier trimestre par rapport à la même période l’an dernier pour tomber à 15 millions d’euros. En comparaison, les recettes publicitaires de l’ensemble de la presse ont reculé de 8,5 % sur un an. Comme Metronews, les autres acteurs de la presse gratuite, par définition dépendants à 100 % de la pub, souffrent aussi de la conjoncture atone. 20 Minutes, repassé dans le vert en 2014 malgré une baisse de son chiffre d’affaires, avait annoncé fin 2013 la suppression de son service photo. Le titre avait également supprimé la moitié de son service "pré-presse", chargé de finaliser la mise en page. "Très clairement aujourd’hui, le marché dit qu’il y a un gratuit en trop", avait déclaré en mai 2014 Olivier Bonsart, président de 20 Minutes, rappelant que "la France est le seul pays où il y a trois gratuits".

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