Pas de publicités commerciales pour Radio France

radiofrance

Le groupe Radio France a été condamné cette semaine pour avoir diffusé des publicités de marques comme Seb ou Kris, en dehors de son cahier des charges qui le limite aux annonceurs d'intérêt général. Dans un jugement rendu mardi, le tribunal de commerce de Paris souligne que l'ensemble de ces "noms de marques prohibés" représente "plus du quart des recettes publicitaires annuelles du groupe Radio France". Ce dernier compte faire appel de cette condamnation qui intervient alors que Matthieu Gallet attend le feu vert du gouvernement pour ouvrir plus largement ses antennes à la publicité et accroître ses recettes. Seuls les messages de "publicité collective et d'intérêt général" sont autorisés pour l'instant sur ses antennes, comme les publicités pour des mutuelles ou des groupes publics. Certaines émissions peuvent également être parrainées par des annonceurs. Le groupe public, déjà mis en garde à plusieurs reprises par le CSA pour des spots non autorisés, devra verser 20 000 euros de dommages et intérêts à chacun des trois syndicats de radios privées, qui avaient déposé une plainte pour "concurrence déloyale". Ce jugement "illustre une nouvelle fois la nécessité de clarifier les dispositions du cahier des missions", se défend Radio France dans un communiqué. L'entreprise publique finalise ces jours-ci avec l'Etat son Contrat d'objectifs et de moyens (COM) 2015-2019. Les recettes publicitaires - 40 millions d'euros en 2014 - représentent 6% du budget du groupe.

Les radios privées satisfaites et sur leur garde

Dès son arrivée en 2014, Mathieu Gallet avait demandé que les radios publiques puissent élargir les publicités autorisées sur ses antennes à des groupes qui "ont un rôle public, comme Air France, La Poste ou la SNCF". Les radios privées (Bureau de la radio, SIRTI, SRGP, SRN…) se sont félicitées jeudi de la décision du tribunal de commerce. "Il serait incompréhensible que le gouvernement assouplisse les règles définies par le cahier des missions et des charges" de Radio France, ont-elles souligné dans un communiqué. Elles redoutent une contraction d'un marché publicitaire déjà tendu si les annonceurs migrent vers les antennes publiques. "Nous ne voulons pas être la variable d'ajustement du marché publicitaire de Radio France", explique Michel Cacouault, président du Bureau de la radio. Les radios privées assurent qu'elles continueront leurs actions en justice au titre de la "concurrence déloyale" si le gouvernement autorise Radio France à diffuser de nouveaux types de publicité.

À lire aussi

Filtrer par