RNT : Coup de gueule des petites radios contre les grandes

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Le Sirti monte au créneau pour le lancement immédiat de la RNT. Le lancement de la radio numérique terrestre doit intervenir "maintenant", a déclaré hier Philippe Gault, président du syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (Sirti), accusant les grands groupes privés de freiner son arrivée par crainte de la concurrence.

"On ne peut pas tout le temps labourer un champ sans jamais semer. Cela fait 15 ans qu'on parle de RNT. Tout n'est pas parfait, mais pour autant, il faut commencer", a ajouté selon Philippe Gault. Le lancement de la RNT, qui améliorera la qualité de son pour l'auditeur et la couverture pour les opérateurs, est inscrit dans la loi de 2007 sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle, mais aucune date n'y est fixée. Les grandes radios privées y sont même carrément... opposées, considérant que le coût de diffusion sera trop élevé, compte tenu notamment de la double diffusion FM/RNT durant quelques années. Les grands groupes "veulent faire une digue de protection face à de nouveaux entrants", a jugé Antoine Baduel, président de FG DJ Radio. Les coûts de diffusion en numérique en norme T-DMB sont 20% moins élevés que ceux de la FM, a-t-il assuré. A Marseille et Nice, la diffusion coûtera 1500 euros par mois et 3000 à Paris. "C'est un slogan que de dire que la diffusion coûte de l'argent. Les grandes ondes sont très, très chères. En fait, ils ne veulent pas être dans une concurrence réelle", a accusé Jean-Eric Valli, président de Sud Radio Groupe. "Sur la bande FM, ces grands groupes ont 60% des fréquences et partout en France, ils ont les plus fortes couvertures. Ils veulent garder cet avantage concurrentiel", a-t-il assuré.


Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a toutefois annoncé il y a un mois qu'il prévoyait de lancer en 2012 la RNT, bloquée depuis des années, en délivrant des autorisations pour les stations présélectionnées en 2008 à Marseille, Nice et Paris, puis en lançant un appel à candidatures pour vingt grandes agglomérations. Cependant, l'association Bureau de la radio, regroupant les principales radios privées (RTL, Europe 1, RMC...), a estimé ces derniers jours que les conditions n'étaient par réunies pour un lancement réussi. Le Bureau de la Radio a appelé à une consultation publique préalable à tout appel à candidatures.

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