Stabilité du nombre des journalistes en activité en 2013

Malgré les clauses de cession et les plans sociaux dans les médias cette année en France, le nombre de journalistes actifs est resté stable mais avec moins de nouveaux arrivants et de CDI, selon deux études présentées vendredi. Avec 36 907 cartes de presse accordées en 2013, le nombre total de journalistes en activité est stable (-0,6% par rapport à 2012) mais dans ce total, ceux qui demandaient la carte pour la première fois -- ont été en baisse de 16%, selon l'Observatoire des métiers de la presse, présenté vendredi aux Assises internationales du journalisme de Metz. L'organisme, qui travaille à partir des données fournies par la Commission de la carte de presse (CCIJP), a rendu publique son étude, qui est consultable sur le site data.métiers-presse.org, lors des 8e Assises du journalisme de Metz. Si les tendances de la profession se confirment (féminisation, vieillissement, etc.), la crise économique se lit principalement à travers la forte baisse des CDI signés par les jeunes journalistes (-25,4% entre 2012 et 2013). Sauf à La Croix, tous les titres de la PQN ont mis en place des plans sociaux depuis deux ans, rapporte le Baromètre de l'emploi dans la presse. L'outil est l'oeuvre du sociologue et spécialiste des médias Jean-Marie Charon, qui répertorie les principaux plans de départs ou créations d'emplois dans les rédactions.  En 2013 et 2014, deux quotidiens, Libération (70 journalistes étaient candidats au départ jeudi soir, selon le dernier décompte) et 20 Minutes (suppression de 13 postes au service photo), ont connu des diminutions sensibles d'effectifs.

Le critère du numérique

Dans la presse quotidienne régionale (PQR), où presque tous les groupes ont connu des plans de départ, excepté Le Télégramme et Ouest-France, Jean-Marie Charon totalise "au minimum 224 journalistes qui quitteraient la PQR", si l'on s'en tient aux fourchettes basses et "un peu plus de 289 si l'on prend la fourchette haute", tous les plans sociaux n'étant pas finalisés. Les restructurations touchent aussi la presse magazine, dont le groupe Lagardère Active, avec un plan de départ de 120 journalistes, et les télévisions locales, où les annonces de fermetures se sont multipliées (Téléssonne, TV8 Mont Blanc, VooTV, etc...), sans oublier tout récemment la fermeture annoncée de la chaîne Stylia et le plan de restructuration de LCI (148 emplois menacés). Pour les sites d'information locaux, le sociologue note une "grande instabilité", avec des fermetures (Le Téléscope à Amiens ou MyGlobalBordeaux), des lancements (LeMiroirMag à Dijon ou 37degrésmag à Tours) et des sites qui "s'installent", tels que Marsactu ou Rue89-Lyon. La situation est meilleure pour les sites d'informations générales nationaux, dont le nombre se stabilise. Forts d'une dizaine de sites, de Atlantico à Médiapart, en passant par le HuffingtonPost ou Slate, ils représentent un effectif de "l'ordre de 110 journalistes". "Au-delà des chiffres, une thématique traverse l'ensemble des médias et entreprises, soit la multiplication de plans de départs et clauses de cession, afin de faire partir les journalistes les plus âgés ou les moins aptes aux transformations en cours", écrit Jean-Marie Charon. "L'intention est affichée de pouvoir embaucher des journalistes moins nombreux, plus jeunes, aux compétences et dispositions en phase avec les nouveaux développements et organisations liés au numérique", conclut-il.

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