Vincent Bolloré : 'je pense que Canal+ est redressé'

Plus de deux heures et demie. C'est le temps qu'il aura fallu à Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi, pour répondre mercredi aux questions nourries des membres de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat. Au centre, le dossier Canal+, mais également la stratégie de Vivendi. Morceaux choisis.

"Le groupe Bolloré, c'est 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 50 000 collaborateurs"

"Il n'y avait pas jusqu'ici en France de champion français de la culture"

"Le projet Vivendi a été de transformer cette société financière en un groupe industriel intégré"

"C'est quand je suis arrivé chez Canal+ que les problèmes ont commencé (...) Mais je ne suis pas la cause des problèmes, mais la conséquence, et peut être même la solution"

"Canal+ était arrivé au bout de son modèle"

"Canal+, c'est un fait, c'est -260 millions d'euros de résultats en 2015 et un budget de -400 millions d'euros en 2016. J'ai été obligé d'intervenir. La situation était grave"

"Chez Canal+, zéro plan social. J'ai changé 21 dirigeants sur 8 000 collaborateurs, dans des conditions financières agréables"

"Les gens ont crié au loup sur des histoires qui n'existaient pas. Des blagues mises en avant pour éviter la diète"

"Je comprends tout à fait l'émotion quand tout d'un coup on croit que l'avion dans lequel on circule est en bonne forme et que l'on s'aperçoit qu'il n'y a plus beaucoup de kérosène et qu'il faut aller chercher de l'essence"

"Ma méthode depuis toujours : construire sur des axes stratégiques bien clairs avec des équipes compétentes qui travaillent ensemble"

"Je ne suis là que pour prendre les coups, ce qui est assez utile pour les autres d'attirer la foudre sur moi, et surtout pour assurer une certaine continuité dans le plan"

"Bolloré ne contrôle que 15% du capital de Vivendi. L'essentiel de son actionnariat est entre les mains de fonds pour l'essentiel anglo-saxon. Ils ne sont intéressés que par les résultats, pas par les résultats d'un pays par rapport à un autre"

"Je prétends que non seulement il était nécessaire de faire cette diète chez Canal+ mais que celle-ci va porter ses fruits (...) Je suis là pour que le nombre d'abonnés progresse. Et il a augmenté en juin. Je crois que vous allez être surpris par la remontée du nombre d'abonnés Canal + à l'avenir. (...) J'ai la joie ou la tristesse de vous dire que je pense que Canal+ est redressé. Les résultats seront visibles rapidement"

"Les recettes abonnés, par an, c'est 1,5 milliard, les recettes des programmes en clair c'est 60 millions"

"Canal+ a aujourd'hui pratiquement plus d'abonnés à l'étranger qu'en France"

"Même au pic du clair de Canal+ on n'a jamais réussi à démontrer que ces émissions motivaient à l'abonnement"

"On nous a fait une pendule parce que nous avions 50 personnes sur place pendant le festival de Cannes plutôt que 450 habituellement"

"Nous finançons le cinéma à hauteur de 500 millions d'euros par an, dont pratiquement 200 millions sur le cinéma français"

"Nous souhaitons poursuivre le développement du cinéma français et même l'accentuer parce que cela rentre dans notre stratégie".

"Les droits TV sportifs sont certes importants, mais moins important dans notre stratégie avec le cinéma"

"Il faut que l'on éditorialise plus le cinéma. C'est aussi vrai pour le sport"

"Nous sommes dans la construction patiente de nos contenus, pour démontrer que nous sommes en train de participer à la construction d'un champion des médias"

"Canal+ est un élément essentiel pour la distribution de ces contenus aussi bien en France qu'à l'international"

"Nous sommes en train de redévelopper Dailymotion"

"Nous n'avons pas vocation à devenir opérateur télécom. Je crois que faire du téléphone et des contenus, c'est quasiment impossible. Mais nous pouvons passer des accords sur-mesure avec certains d'entre eux, même français"

"Je ne suis pas un surhomme. Je suis un monsieur qui est dans la 65ème année qui a hérité d'un groupe et qui s'efforce de préparer la 7ème génération qui est déjà présente au sein du groupe"

"Je viens de l'Ouest, là où l'huître sous le citron bouge. Enfin, l'huître reste l'huître"

"M6, c'est un milliard de valeur en bourse, TF1 c'est 2 milliards, Lagardère c'est 3 milliards, Vivendi c'est 25 milliards et les GAFA c'est 500 milliards. Vous allez voir arriver hors de tout contrôle des concurrents qui sont déjà dans la place, type Netflix. La concurrence va être extrêmement rude"

"Si nous avons 80 millions de touristes en France, ce n'est pas pour le sourire des taxis et la vélocité des services publics. C'est parce que la culture française plaît"

"C'est en développant la culture que vous devenez puissant et rentable"

"Vivendi, c'est le cumul de l'esprit français et de la réussite économique"

"Notre groupe doit supporter l'exception culturelle, mais aussi l'exporter"

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